CROIRE

Je t’entends, lorsque j’écoute…

Lorsque tu t’en es allée,

Tu dis : « Je ne t’aime pas ».

Dans la pauvre et froide allée

J’ai marché du même pas.

Puisque je ne l’ai pas crue,

Pitié d’or, ciel adouci,

Ombre lentement accrue

Oh ! ne soyez pas ainsi…

Comment pouvais-je te croire ?…

Je suis à toi, je vois mal.

Je suis ivre encor de gloire

Et je n’entends pas le mal.

On ne peut pas se reprendre

Comme on s’était égaré.

Il faut longtemps pour comprendre

Pourquoi d’autres ont pleuré.

Je suis l’âme douce et triste

Dans le temps qui va, dans l’air.

Si l’on est fort, je résiste,

Je suis éclair à l’éclair.

Je suis au-dessus du monde,

Des prières, des amours,

Je suis à toi, pauvre blonde.

Ce n’est que dans bien des jours…

De par la paix infinie,

Usé de ne plus te voir,

J’entrerai dans l’agonie

Petit à petit, le soir.

Il faudra bien du silence

Et dans le calme dormant,

J’aurai l’autre rêve immense :

Je croirai, tout doucement.

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