LA CONSOLATRICE QUI NE SAVAIT PAS

Vous avez guéri ma souffrance

Sans savoir ce qu’elle pleurait.

L’amitié de votre présence

A tant caressé mon secret !

Impassible, et pourtant si tendre,

Vous parfumiez la vérité,

M’offrant tout l’espoir sans m’entendre,

Comme une fleur de charité.

Mon mal, rien n’a pu vous le dire

Mais vos yeux étaient réchauffants,

Et malgré vous votre sourire

Me donnait son baiser d’enfant.

Sur votre seuil plein de corolles,

Le soir je suis resté parfois,

Abandonné par vos paroles,

Mais secouru par votre voix !

Oh ! quel destin sacré te pousse,

Petit ange qui m’est venu,

Toi dont la douceur est si douce

Qu’elle console l’Inconnu !

Toi qui passas, penchée à peine

Près du pauvre, près du pécheur,

Et qui te mêlas à ma peine

En gardant toute ta blancheur.