LA LAMPE

Ta lumière, c’est toi.

La nuit en songes funèbres

Descend du grand ciel dormant,

Et la lampe doucement

Montre son cœur aux ténèbres.

Dans le coin silencieux

Naît la fleur crépusculaire…

La douceur du soir l’éclaire

Comme un sourire des yeux

Avec la foi qui persiste,

Et son rêve égal et pur,

Timide aux heures d’azur,

Elle attendait l’heure triste.

Elle est bonne aux jours trop courts,

Aux pauvres nuits sans paupières,

Bonne à toutes les prières

Puisqu’elle est seule toujours.

Dans la fuite coutumière

Des derniers cercles du jour,

Le silence vient autour

Pour écouter sa lumière.

Elle unit les isolés,

Elle ne choisit personne ;

Mais la caresse trop bonne

Ne peut pas tout consoler.

Et la reine au palais sombre

A peur de s’épanouir

Ne voulant pas éblouir

Les yeux désolés de l’ombre.