I

Au fond du vieux salon où le bal se précise,

Les traînes de satin, couleur de demi-jour,

Suivent avec lenteur la musique indécise.

Au fond du vieux salon, au fond de tant de jours,

Sur les danseurs errants et les formes assises,

Tous les reflets du ciel habillent les atours.

L’aile des éventails est prise, et tremble, lasse.

Un doux soleil fleurit, captif jusqu’au matin.

La danse éparpillée affronte en vain l’espace,

Elle obéit sans cesse, et retombe sans fin.

Toute la vie enclose entre les feux des glaces

Voudrait s’enfuir, et reste là, comme un jardin.