II

C’est la nuit. Tout s’est tû dans les mornes enceintes ;

Dans l’azur du silence où sont morts tant d’adieux,

J’entends errer longtemps toutes les voix éteintes.

Et je regarde loin des implacables cieux,

Plus loin que tous les chants et que toutes les plaintes

La blancheur du matin où se parlent vos yeux.

Ô porteurs incertains des armes et des lyres,

Cherchons l’apothéose et le souverain bien

Sur le chemin de gloire où sont les vrais martyres.

Je vois qu’il va mourir ce passé qui fut mien,

Je vois que mon grand soir ternirait vos sourires,

Que je suis malheureux, et que je ne veux rien.

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