Ch. 6 - L’opposition au thomisme au XIIIe siècle

Pourtant, ce ne fut pas le triomphe du thomisme ; après la mort des grands protagonistes, saint Thomas et saint Bonaventure en 1270, saint Albert en 1280, le dernier quart du XIIIe siècle est rempli par des polémiques ardentes pour et contre la nouvelle philosophie : mais en même temps se font jour des pensées originales qui, bien que cherchant à résoudre encore le grand problème médiéval des rapports de la raison et de la foi, annonce déjà cette dissolution de la pensée médiévale qui aura lieu au XIVe siècle, celles de Roger Bacon, de Duns Scot et de Raymond Lulle, tous trois franciscains.

Après la condamnation de 1277, Franciscains et séculiers s’unissent contre la philosophie thomiste ; Henri de Gand, maître séculier de l’Université de Paris en 1277 (mort en 1293), reprend toutes les positions augustiniennes sur les problèmes posés par saint Thomas ; ainsi font surtout les Franciscains, Mathieu d’Aquasparta, né vers 1240, et qui fut général de l’ordre en 1287 ; Jean Peckham, né en 1240 et archevêque de Canterbury en 1279 ; Guillaume de La Mare, qui publie en 1278 le Correctorium fratris Thomae ; Roger Marston, professeur à Oxford puis à Cambridge entre 1270 et 1292 ; Richard de Middletown, qui enseigna à Paris en 1283 et mourut vers 1307, sans parler de Pierre-Jean Olivi, maître à Florence en 1287, puis à Montpellier, mort en 1295.

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