» Les voisins vinrent me parler comme d’habitude ; ils me trouvèrent muette.
» Ce qui m’était arrivé dans le temps passé, quand ma tête avait été blessée et quand la faculté de la parole avait été affectée en moi, rendit mon mutisme plus probable.
» On me reconduisit à l’hôpital.
» Les médecins furent divisés d’opinion.
» Les uns dirent que le choc récent que je venais de recevoir pouvait avoir produit le mal.
» D’autres dirent : “Elle a recouvré la parole après l’accident il n’y a pas eu de nouvelles lésions cette fois ; cette femme feint le mutisme pour quelque raison à elle.” Je les laissai discuter tant qu’ils voulurent.
» Toutes les paroles humaines n’étaient plus rien pour moi.
» Je m’étais séparée de mes semblables.
» J’avais commencé ma vie isolée et silencieuse.
» La pensée du châtiment suspendu sur ma tête ne me sortait pas de l’esprit ; mais le jugement d’une Providence vengeresse, voilà ce que j’attendais.