HUITIÈME SCÈNE L’OFFICE

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ANNE REMPORTE UNE VICTOIRE

Un certain soir du mois de septembre, au moment où Blanche et Arnold effectuaient leur retour de Bade à l’Hermitage, un homme âgé, un œil terne et voilé, l’autre humide et brillant, était assis seul dans l’office de l’auberge de la Harpe d’Écosse dans le comté de Perth, sucrant avec attention un verre de punch au whisky.

On sait que cet homme s’était attribué le rôle d’un père vis-à-vis d’Anne Sylvestre, et celui d’humble serviteur vis-à-vis de Blanche à la fête donnée aux Cygnes. Il est maintenant en relations amicales avec une troisième dame, et prend le rôle mystérieux d’un ami dans l’ombre, vis-à-vis de Mrs Glenarm.

En arrivant dans le comté de Perth, le lendemain de la fête donnée à la propriété des Cygnes, Bishopriggs s’était rendu à la Harpe d’Écosse, auberge dans laquelle il avait l’avantage d’être connu comme le bras droit de Mrs Inchbare et d’occuper un rang distingué parmi les vieux et intimes amis du premier garçon. Il demanda ce premier garçon sous le nom de Thomas, ou, plutôt, de Tammy Pennyquick.

Le pauvre Bishopriggs trouva son ami dans un triste état de corps et d’esprit. Combattant les désagréables assauts d’un rhumatisme, Thomas Pennyquick contemplait avec effroi la perspective d’être cloué au lit par une longue maladie, avec une femme et un enfant à nourrir, pendant que les émoluments de sa place passeraient dans la poche du premier étranger qui se présenterait pour le remplacer dans ses fonctions.

Bishopriggs écouta cette douloureuse histoire et entrevit, avec sa finesse habituelle, le moyen de servir ses intérêts tout en jouant le rôle de l’ami généreux et dévoué de Thomas.

Il s’offrit à l’instant pour remplir la place, sans prendre les émoluments du pauvre garçon malade, à la seule condition que le propriétaire de l’auberge consentît à lui accorder gratuitement la table et le logement.

L’aubergiste ayant très volontiers accepté cette condition, Thomas Pennyquick se retira dans sa famille, et Bishopriggs se trouva doublement garanti par une position avouable et par une action si vertueuse, contre les soupçons qui auraient pu s’attaquer à un étranger dans le comté de Perth, au cas où sa correspondance avec Mrs Glenarm le rendrait l’objet d’investigations légales provoquées par les amis de la belle veuve.

En ouvrant ainsi la campagne, Bishopriggs avait de nouveau fait preuve de la sagacité qui l’avait distingué dans toute cette affaire.

Néanmoins, la découverte de ses démarches ténébreuses le menaçait par un côté qui n’était pas entré dans ses calculs. Anne Sylvestre était dans le comté de Perth.

Elle y était venue pour éclaircir le soupçon qui lui désignait Bishopriggs comme le mystérieux personnage qui essayait de tirer un avantage pécuniaire de sa correspondance.

Les recherches faites à la requête d’Anne, dès son arrivée dans la ville, et sur des déclarations qui faisaient connaître le nom et les anciennes fonctions de premier garçon à l’auberge de Craig Fernie, exercées par Bishopriggs, amenèrent facilement à savoir que le bonhomme était celui-là même qui venait de faire une si belle action à l’endroit de Thomas Pennyquick.

Le jour même de l’arrivée d’Anne dans le comté de Perth vers le soir, elle fut informée que Bishopriggs était en service à l’auberge de la Harpe d’Écosse. Le propriétaire de l’hôtel où elle était descendue lui demanda s’il devait l’envoyer chercher, elle répondit :

– Non. Je porterai mon message moi-même. J’ai besoin seulement d’une personne qui me montre le chemin de l’auberge.

Retiré dans la solitude de l’office du premier garçon, Bishopriggs était donc tranquillement assis, faisant fondre le sucre dans son punch au whisky.

On arrivait à cette heure de la soirée où un peu de tranquillité s’établissait dans l’auberge, avant ce qu’on appelait le coup de feu du soir. Bishopriggs avait coutume de boire et de méditer chaque jour pendant cet intervalle de repos. Il goûta son punch et sourit d’un air satisfait en reposant le verre sur la table.

Les perspectives qui s’ouvraient devant lui étaient assez agréables. Il avait dépisté les hommes de loi, pendant les préliminaires de ses négociations. Il n’avait plus maintenant qu’à attendre que la crainte d’un scandale public, entretenue par quelques lettres de l’ami dans l’ombre, produisît son effet sur Mrs Glenarm et la poussât à payer de ses propres mains l’argent demandé comme prix de la fameuse correspondance.

« Laissons mûrir l’idée dans son cerveau et l’argent sortira de lui-même de sa bourse », pensait Bishopriggs.

Ses réflexions furent interrompues par l’apparition d’une malpropre servante, qui portait un mouchoir de coton noué autour de la tête et tenait une casserole à la main.

– Eh ! Maître Bishopriggs, cria la fille, il y a là une belle jeune dame qui vient vous demander par votre nom.

– Une dame ! répéta Bishopriggs d’un air de vertueux dégoût. Vous ne saurez jamais faire rien de bien. Osez-vous bien venir près d’un homme décent et raisonnable comme moi, lui faire une pareille ouverture ? Pour qui me prenez-vous ? Pour un Marc Antoine qui perdit le monde par amour, un pur fou !… pour un Don Juan qui comptait ses concubines par centaines, ou pour Salomon ? Sauvez-vous avec votre batterie de cuisine, et dites à la Vénus errante qui vous envoie d’aller se promener !…

Avant que la fille eût pu répondre, elle se sentit poussée doucement, et Bishopriggs demeura foudroyé à la vue d’Anne Sylvestre, debout devant lui.

– Vous feriez mieux de dire à cette fille que je ne suis pas une étrangère pour vous, dit Anne en jetant un coup d’œil à la servante, qui était restée dans le corridor et la regardait avec un étonnement stupide.

– La propre fille de ma sœur ! s’écria Bishopriggs, avec sa présence d’esprit accoutumée. Allez à vos affaires, Meggie. Cette belle personne est de ma chair et de mon sang. Les méchantes langues n’ont rien à dire contre cela. Que Dieu nous protège et nous guide ! ajouta-t-il en changeant de ton, dès que la servante eut refermé la porte sur eux. Qu’est-ce qui vous amène ici ?

– J’ai quelque chose à vous dire. Je ne suis pas bien, j’ai besoin de me reposer un peu. Donnez-moi une chaise.

Bishopriggs obéit en silence. Son bon œil se fixa sur Anne, lorsqu’il avança la chaise, avec une attention défiante.

– J’ai besoin de savoir une chose, dit-il. Par quels moyens miraculeux, ma jeune dame, avez-vous pu me découvrir à cette auberge ?

Anne lui répéta les questions qu’elle avait adressées et les résultats qu’elle avait obtenus, tout cela clairement et franchement. Le visage assombri de Bishopriggs commença à s’éclairer.

– Eh ! eh ! s’écria-t-il, en reprenant toute son impudence native. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le faire observer à une autre dame, c’est tout simplement merveilleux comme les bonnes actions d’un homme se découvrent en ce monde. J’ai fait une bonne action au profit du pauvre Thomas Pennyquick. Voici que le bruit en a circulé dans le Perth, et Samuel Bishopriggs est si bien connu qu’une étrangère n’a qu’à le demander pour le trouver sur l’heure. Comprenez bien, je vous en conjure, que ce n’est pas ma main qui a attaché cette nouvelle plume à mon chapeau. Comme bon calviniste, mon âme est pure de toute vanité ; quand je considère ma vaine renommée, je me demande comme le Psalmiste se l’est demandé avant moi, par quelle rage d’enfer les hommes ont-ils inventé la vanité… Il me semble que vous aviez quelque chose à me dire, ajouta-t-il en revenant tout à coup à l’objet de la visite d’Anne. Est-il humainement possible que vous ayez fait le voyage de Perth tout exprès ?

Une expression soupçonneuse se montra de nouveau sur son visage.

Cachant de son mieux le dégoût qu’il lui inspirait, Anne lui exposa le motif de sa visite, de la manière la plus directe et en aussi peu de mots que possible.

– Je suis venue ici pour vous demander quelque chose, dit-elle.

– Quoi ?… quoi ?… Est-il possible que vous ayez besoin de moi ?

– J’ai besoin de la lettre que j’ai perdue à Craig Fernie.

L’empire de Bishopriggs sur lui-même fut ébranlé par cette attaque directe. Sa langue si preste demeura paralysée pour un moment.

– Je ne comprends pas où vous voulez en venir, dit-il, après un long intervalle et avec la conscience qu’il avait été bien près de se trahir.

Le changement survenu dans les manières du bonhomme démontra clairement à Anne qu’elle avait trouvé, en Bishopriggs, la personne même qu’elle cherchait.

– Vous avez ma lettre, dit-elle en insistant sévèrement pour obtenir la vérité, et vous êtes en train de chercher à en faire un honteux usage. Je ne vous permettrai pas de trafiquer de mes affaires privées. Vous avez offert de vendre une lettre qui m’appartient à une personne étrangère. J’insiste pour que vous me la rendiez, avant que j’aie quitté cette pièce.

Bishopriggs hésitait. Il croyait qu’Anne avait été informée en secret par les hommes de loi de Mrs Glenarm. Cette idée se confirma dans son esprit. Il sentit la nécessité de faire une réponse prudente.

– Je ne veux pas perdre un temps précieux, dit-il après un moment de réflexion, à chasser le souffle de la médisance. C’est un souffle sans objet, ma jeune dame, quand il s’attaque à un honnête homme comme moi. Ayez plutôt honte d’avoir dit ce que vous venez de dire sur moi… sur moi qui ai été un père pour vous à Craig Fernie. Qu’est-ce qui vous a poussé à cela ? Y a-t-il un homme ou une femme qui m’ait calomnié derrière mon dos !

Anne prit le Journal de Glasgow dans la poche de son manteau de voyage, et le plaça devant lui, tout ouvert à l’endroit où était relatée la tentative d’escroquerie dirigée contre Mrs Glenarm.

– J’ai trouvé là, dit-elle, tout ce que j’avais besoin de connaître.

« Puisse la tribu des éditeurs, des imprimeurs, des marchands de papier, des vendeurs de journaux, et toute la séquelle, être précipitée dans les profondeurs de l’Enfer ! »

Après cette pieuse exclamation faite mentalement, Bishopriggs prit ses lunettes et lut le passage qui lui avait été désigné.

– Je ne vois rien là touchant le nom de Samuel Bishopriggs, rien qui concerne ce que vous avez pu perdre ou ne pas perdre à Craig Fernie, dit-il, toujours défendant sa position avec un courage digne d’une meilleure cause.

L’orgueil d’Anne se révolta à l’idée de prolonger cette discussion. Elle se leva et dit son dernier mot.

– J’en ai assez appris, répondit-elle, pour savoir qu’il n’y a pas d’autre argument qui agisse sur vous que l’argent. Si l’argent peut m’épargner l’ennui de discuter avec vous, toute pauvre que je sois, vous en aurez. Gardez le silence, s’il vous plaît, vous avez intérêt à entendre ce qu’il me reste à vous dire.

Elle ouvrit sa bourse et en tira un billet de cinq livres.

– Si vous vous décidez à avouer la vérité et à rendre la lettre, reprit-elle, je vous donnerai ceci, comme récompense pour m’avoir restitué quelque chose que j’ai perdu. Si vous persistez dans les menées coupables que vous poursuivez en ce moment, je puis et je veux faire de la lettre que vous m’avez volée une feuille de papier sans valeur entre vos mains. Vous avez menacé Mrs Glenarm de mon intervention… Supposez que j’aille trouver Mrs Glenarm… Supposez que j’intervienne avant la fin de la semaine… Supposez que j’aie entre mes mains d’autres lettres de Mr Delamayn et que je les produise… Que devient alors votre marché avec Mrs Glenarm ? Répondez à cela !…

Les couleurs reparurent sur son pâle visage. Ses yeux éteints et fatigués, quand elle était entrée, brillèrent d’un incommensurable mépris.

– Répondez à cela !… répéta-t-elle.

C’était comme un retour de son ancienne énergie qui révélait bien que le feu de la colère et de la passion n’était pas encore tout à fait éteint dans cette malheureuse femme.

Bishopriggs avait un mérite, mérite bien rare parmi les hommes, celui de reconnaître qu’il était battu. Il avait aussi un talent, celui de se retirer après la défaite avec tous les honneurs de la guerre.

– Miséricorde ! s’écria-t-il de l’air le plus innocent du monde. Serait-ce vous-même qui avez écrit la lettre adressée à l’homme appelé Geoffrey Delamayn, et reçu la petite réponse au crayon, sur la page blanche ?… Comment, au nom du ciel, pouvais-je savoir que c’était à ce chiffon que vous en vouliez ?… L’avez-vous jamais dit à l’hôtel que vous étiez Anne Sylvestre ?… Jamais !… Cette pauvre créature de mari que j’ai vu avec vous à l’hôtel était donc Geoffrey Delamayn ?… Le Geoffrey que j’ai vu a paru à mes yeux être deux fois grand et gros comme lui. Vous demandez votre lettre ? Sur ma foi, maintenant que je sais que cette lettre est à vous, je vous la rendrai avec le plus grand plaisir que j’aie éprouvé de ma vie.

Il ouvrit son portefeuille, et vraiment en tira la lettre avec un empressement digne du plus honnête homme du monde. Et, ce qui est encore plus merveilleux, il feignit la plus parfaite indifférence au sujet du billet de cinq livres qu’Anne tenait à la main.

– Tenez ! tenez ! dit-il, dois-je prendre votre argent ?… Ce point n’est pas bien clair dans mon esprit. Eh ! bon ! bon ! je le recevrai, si cela vous plaît, comme un souvenir pour les quelques petits services que j’ai été à même de vous rendre à l’auberge vous ne verrez peut-être pas d’objection à m’écrire une ligne, en manière de reçu pour me mettre à l’abri de tout nouveau soupçon, au sujet de cette lettre ?

Anne jeta le billet sur la table et lui arracha la lettre des mains.

– Vous n’avez pas besoin de reçu, répondit-elle. Il n’y aura plus de lettre pour porter témoignage contre vous !

Elle leva l’autre main pour la déchirer, Bishopriggs lui saisit les deux poignets et la tint ferme.

– Un instant ! dit-il, vous n’aurez pas la lettre, ma jeune dame, sans reçu. Il se peut qu’il soit indifférent pour vous, maintenant que vous avez épousé un autre homme, que Geoffrey Delamayn vous ait fait ou non de belles promesses, autrefois. Mais, sur ma foi ! il est de quelque importance pour moi, qui ai été accusé d’avoir volé la lettre et d’avoir voulu en faire l’objet d’un marché, et Dieu sait ce qui en est, d’avoir un reçu couché sur un morceau de papier. Donnez-moi mon reçu d’abord et vous ferez ensuite ce que vous voudrez de la lettre.

La lettre échappa des mains d’Anne ; celle-ci laissa Bishopriggs en reprendre possession quand elle tomba entre eux sur le plancher.

« Il se peut qu’il soit indifférent pour vous, maintenant que vous avez épousé un autre homme, que Geoffrey Delamayn vous ait fait ou non de belles promesses, autrefois. »

Ces paroles venaient de lui faire voir sa position sous un jour qu’elle n’avait pas envisagé encore. Elle avait sincèrement exprimé le dégoût que lui inspirait Geoffrey, quand elle avait déclaré, dans sa lettre à Arnold, que si Geoffrey lui offrait le mariage à présent, comme réparation du passé, elle aimerait mieux mourir que de devenir sa femme.

Comme il ne lui était jamais venu à l’esprit que d’autres pussent mal interpréter les susceptibilités d’orgueil qui lui conseillaient de renoncer à faire valoir ses droits sur l’homme qui l’avait perdue, elle n’avait jamais compris que si elle lui laissait, par mépris, la liberté de se vendre à la première femme qui aurait assez d’argent pour le payer, sa conduite viendrait sanctionner cette fausse conclusion : qu’elle était impuissante contre cet homme, parce qu’elle était déjà mariée à un autre homme.

Les couleurs qui avaient reparu sur son visage s’évanouirent pour faire place à une pâleur mortelle. Elle commençait à voir que le but de son voyage dans le Nord n’était pas encore atteint !

– Je vous donnerai votre reçu, dit-elle. Dites-moi ce que je dois écrire et je l’écrirai.

Bishopriggs dicta le reçu. Elle l’écrivit et le signa. Bishopriggs le mit dans son portefeuille avec le billet de cinq livres et lui remit la lettre en échange.

– Déchirez-la, si vous voulez, dit-il ; cela m’est égal, à présent.

Pendant un moment elle hésita.

Un soudain frémissement la parcourut tout entière… un avertissement peut-être de l’influence que cette lettre, sauvée de la destruction par l’épaisseur d’un cheveu, était destinée à exercer sur sa vie à venir.

Elle revint à elle et serra son manteau autour de sa froide taille, comme si elle avait senti une passagère impression.

– Non, dit-elle, je garderai cette lettre.

Elle la plia et la mit dans la poche de sa robe, puis elle marcha vers la porte comme pour sortir, et s’arrêta sur le seuil.

– Une chose encore, ajouta-t-elle. Connaissez-vous l’adresse actuelle de Mrs Glenarm ?

– Vous allez réellement chez Mrs Glenarm ?

– Cela ne vous regarde pas. Vous pouvez répondre ou ne pas répondre à ma question, c’est comme il vous plaira.

– Eh ! ma jeune dame, vous n’aviez pas ce caractère dans le temps, à l’hôtel. N’importe !… n’importe !… vous m’avez donné votre argent, et, en retour, je vous ferai bonne mesure, de mon côté. Mrs Glenarm s’est rendue en secret, incognito, comme elle dit, chez le frère de Geoffrey Delamayn à sa propriété des Cygnes. Vous pouvez vous fier à ce renseignement, et il n’a pas été facile à obtenir, car ils croient bien que c’est un secret pour tout le monde. Le plus jeune fils de Thomas Pennyquick, qui n’a que deux enfants, est petit groom dans la maison où Mrs Glenarm est venue en visite dans le faubourg de Perth. Gardez un secret, si vous pouvez, avec toutes les oreilles qui sont ouvertes dans l’antichambre… Eh ! la voilà partie sans un mot d’adieu ! s’écria-t-il, quand Anne l’eut quitté sans cérémonie, au milieu de sa dissertation sur la difficulté de garder un secret avec de nombreux domestiques. Il se trouve que je me suis mis en route pour recueillir de la laine, et que je reviens tondu, ajouta-t-il tristement en réfléchissant à la désastreuse conclusion de la spéculation si brillante dans laquelle il s’était embarqué. Ma foi ! il n’y avait pas autre chose à faire pour moi que glisser des mains de cette jeune dame. Qu’est-ce que cela lui fait que Geoffrey épouse ou non une autre femme ? pensa-t-il en revenant à la question qu’Anne lui avait posée avant de partir. Et quel but peut-elle avoir, si réellement elle a l’intention de se rendre près de Mrs Glenarm ?

Quel que fût le but de miss Sylvestre, sa première démarche, après s’être reposée deux jours, fut de quitter Perth, par le premier train du matin, pour se rendre aux Cygnes.

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