ORLEBAR, MADGE, BRIBB
BRIBB, entrant rapidement par la fenêtre. – Il est parti ?
ORLEBAR, d'une voix sourde. – Oui.
BRIBB. – Il n'a pas les lettres puisque tu n'as pas sifflé ? Orlebar fait signe que non d'un geste abattu. Bribb le regarde d'un air un peu ahuri et se tourne vers Madge. Pourquoi James fait-il cette tête, si Sherlock Holmes a manqué son coup ?
MADGE. – Il avait réussi, Bribb. Il tenait les lettres. Mais il les a rendues à cette fille.
BRIBB. – Pas possible ! Madge fait un signe affirmatif. Alors, c'est elle qui les a ? … Même signe de Madge. Eh bien, qu'est-ce que vous attendez ?… Dépêchons-nous de les lui reprendre avant qu'elle ait eu le temps de les cacher encore. Il fait un pas vers l'escalier.
MADGE. – Impossible ! Sherlock Holmes la protège… Il a dit qu'il nous verrait, qu'il nous entendrait.
BRIBB, haussant les épaules. – Quelle bêtise ! Se tournant vers Orlebar. Voyons, vas-tu prendre une occasion comme celle-là !
ORLEBAR, prenant brusquement son parti. – Non ! Tu as raison ! Ce gaillard-là ne se paiera pas ma tête… Viens !
MADGE. – N'y va pas, Jim !
ORLEBAR. – Laisse-moi tranquille ! Bribb a raison; c'est la seule chance qu'il nous reste.
BRIBB. – Parbleu !
Au moment où Bribb et Orlebar vont s'engager dans l'escalier, trois coups retentissants, solennels, séparés par un assez long intervalle, semblant frapper sous le plancher même du salon, ébranlent toute la maison. Les trois personnages s'arrêtent interdits et effarés, surtout en voyant surgir devant eux, sur le palier du premier étage, Sherlock Holmes qui descend lentement l'escalier.
HOLMES, répétant les paroles prononcées par lui en sortant. -… À la minute où elle aura besoin de moi, je serai là… Il s'éloigne lentement par la droite.
RIDEAU