CHAPITRE XVI.

Ces probabilités confirment sa fuite. Je vous en prie donc, ne vous arrêtez pas à de vains discours, montez à cheval à l’instant.

SHAKSPEARE.

Une heure s’était passée en questions faites à la hâte et presque incohérentes, en réponses qui ne l’étaient pas moins, avant que Middleton, qui regardait le trésor qu’il venait de recouvrer avec cette sorte d’inquiétude jalouse qu’éprouve un avare en veillant sur son coffre-fort, terminât la relation décousue de son expédition, en demandant à son épouse :

– Et vous, mon Inez, de quelle manière avez-vous été traitée ?

– Sans l’injustice qu’ils ont commise en m’arrachant de force à mes amis, je pourrais dire que mes ravisseurs m’ont traitée en tout aussi bien que les circonstances où ils se trouvaient le permettaient. Je crois que celui qui est certainement le maître ici n’est encore qu’un novice en perversité. Il a eu, en ma présence, une querelle terrible avec le misérable qui m’a enlevée, et ils ont fini par faire ensemble un horrible marché, auquel ils m’ont forcée d’acquiescer, et que j’ai été obligée de confirmer comme eux par un serment. Ah, Middleton ! je crains que les hérétiques n’aient pas pour leurs serments le même respect que les chrétiens élevés dans le sein de la véritable Église.

– N’en croyez rien ! ces scélérats ne sont d’aucune religion. Se sont-ils parjurés ?

– Non, ils n’ont pas été parjures ; mais n’était-il pas horrible de prendre Dieu à témoin d’un pacte si criminel ?

– C’est ce que nous croyons, Inez, aussi fermement que le plus vertueux cardinal de Rome. Mais comment ont-ils observé leur serment, et quel en était l’objet ?

– Ils me promirent de ne me soumettre à aucune contrainte, et même de ne pas se présenter devant moi, pourvu que je m’engageasse par serment à ne faire aucune tentative pour m’échapper, et même à ne pas me montrer jusqu’à un certain temps qu’ils fixèrent.

– Et ce temps ? demanda l’impatient Middleton, qui connaissait les scrupules religieux de son épouse ; quel était ce temps ?

– Il est déjà passé. J’avais fait serment par ma sainte patronne, et je l’ai fidèlement gardé, car je ne me montrai sur le rocher que lorsque celui qu’on nomme Ismaël en vint à des actes de violence, et le temps fixé par mon vœu était alors écoulé. Je crois pourtant que le père Ignace lui-même m’en aurait accordé la dispense, attendu la trahison de mes ravisseurs.

– Et dans le cas contraire, murmura le jeune capitaine en serrant les dents, je lui aurais accordé la dispense de diriger à l’avenir votre conscience.

– Vous, Middleton ! lui répondit sa femme en regardant son visage enflammé, tandis que ses traits pleins de douceur se couvraient aussi d’une vive rougeur, vous pouvez recevoir mes serments, mais vous n’avez certainement pas le droit de m’en accorder la dispense.

– Non, sans doute, Inez, non ; vous avez raison. Je n’entends rien à ces subtilités de conscience, je suis tout autre chose qu’un prêtre. Mais dites-moi ce qui a pu engager ces monstres à tenter une entreprise si désespérée, à se jouer ainsi de mon bonheur ?

– Vous connaissez mon ignorance du monde ; vous savez combien je suis peu en état de rendre compte des motifs de la conduite d’êtres si différents de tous ceux que j’ai vus jusqu’ici. Mais la soif de l’argent ne porte-t-elle pas les hommes à des actions plus criminelles encore ? Je m’imagine qu’ils ont pensé qu’un vieux père riche se déciderait aisément à payer une forte rançon pour sa fille ; et peut-être, ajouta-t-elle en levant sur Middleton des yeux humides qui semblaient l’interroger, peut-être ont-ils aussi compté pour quelque chose sur l’affection d’un jeune époux.

– Ils auraient tiré de moi tout le sang de mon cœur goutte à goutte ! s’écria Middleton.

– Oui, continua la jeune et timide épouse en baissant les yeux qu’elle avait levés à la dérobée, et en reprenant à la hâte le fil de son discours, comme si elle eût voulu lui faire oublier la liberté qu’elle venait de prendre, on m’a dit qu’il existe des hommes assez vils pour commettre un parjure en face de l’autel afin de s’emparer de la fortune de jeunes filles ignorantes et confiantes, et si l’amour de l’argent peut conduire à une pareille bassesse, on peut croire qu’il portera ceux qui en sont dévorés à des actes d’injustice qui sont peut-être moins criminels.

– Tels ont sans doute été leurs motifs ; et maintenant, Inez, quoique je sois ici pour vous défendre au péril de ma vie, et que nous nous trouvions en possession de ce rocher, nos embarras, peut-être nos dangers, ne sont pas encore terminés. – Il faut vous armer de tout votre courage, mon Inez, et supporter cette épreuve en montrant que vous êtes la femme d’un soldat.

– Je suis prête à partir à l’instant même. La lettre que vous m’avez envoyée par le médecin m’avait donné de grandes espérances, et je me suis disposée à pouvoir fuir au premier signal.

– Partons donc sur-le-champ, et allons rejoindre nos amis.

– Nos amis ! s’écria Inez en jetant les yeux autour de la petite tente pour y chercher Hélène ; j’ai moi-même ici une amie qui doit passer avec nous le reste de ses jours. Où donc est-elle ?

Middleton lui prit doucement le bras pour la conduire hors de la tente et il répondit en souriant :

– Elle peut avoir eu, comme moi, quelque relation à faire à une oreille privilégiée.

Le jeune homme ne rendait pourtant pas justice aux motifs d’Hélène Wade. Aussi intelligente que sensible, elle avait senti que sa présence n’était nullement nécessaire à l’entrevue dont nous venons de parler, et elle s’était retirée avec cette délicatesse naturelle qui semble appartenir plus particulièrement à son sexe. On pouvait la voir alors, assise sur une pointe de rocher, et tellement enveloppée de ses vêtements, qu’il était impossible de distinguer ses traits. Elle y était restée près d’une heure sans que personne approchât d’elle, et même sans que personne l’observât, du moins à ce qu’elle croyait. À cet égard, pourtant, la clairvoyance de la vigilante Hélène fut en défaut.

Le premier soin de Paul Hover, en se trouvant maître de la citadelle d’Ismaël, avait été de faire entendre les sons de la victoire de la manière aussi étrange que burlesque qui est si souvent usitée parmi les habitants des frontières de l’ouest. Se battant les côtés des deux bras, comme le coq qui vient de triompher d’un rival bat des ailes, il imita d’une manière risible le chant victorieux de cet oiseau, avec un tel bruit, qu’il aurait pu devenir un signal de guerre si quelqu’un des enfants athlétiques du squatter eût été à portée de l’entendre.

– Voilà ce que j’appelle régulièrement abattre l’arbre, pour tirer le miel du tronc, s’écria-t-il, et sa chute n’a cassé les os à personne. Eh bien ! vieux Trappeur, vous avez été dans votre temps un soldat discipliné ; en avant, marche ! Ce n’est pas la première fois que vous avez vu prendre des forts et démonter des batteries, n’est-ce pas ?

– C’est vrai, c’est vrai, répondit le vieillard, qui conservait son poste au pied du rocher, si peu ému par tout ce qu’il venait de voir, qu’il répondit à Paul avec ce sourire silencieux qui le caractérisait. Vous vous êtes conduit dans toute cette affaire en homme brave.

– Maintenant, dites-moi, n’est-il pas d’usage, après une bataille sanglante, de faire l’appel des vivants et d’enterrer les morts ?

– Quelquefois oui, quelquefois non. Quand sir William poussa l’Allemand Dieskau dans les défilés de l’Hori…

– Votre sir William n’était qu’un goujat auprès de sir Paul ; il ne connaissait pas la régularité militaire ; ainsi je commence l’appel. – Mais à propos, Trappeur, les abeilles, les bosses de buffle et quelques autres affaires m’ont fait oublier jusqu’à présent de vous demander votre nom, et cependant j’ai dessein de commencer l’appel par mon arrière-garde, car je sais que le corps avancé est trop occupé pour me répondre. Comment vous nommez-vous ?

– Comment je me nomme ? Ma foi, chaque peuplade avec laquelle j’ai demeuré m’a donné un nom différent. Les Delawares m’en donnèrent un qu’ils imaginèrent parce que j’avais la vue aussi perçante que le faucon ; les colons des montagnes de l’Otsego me baptisèrent à leur tour d’après la manière dont je me couvrais les jambes ; je ne saurais dire combien de noms j’ai portés pendant ma vie. Mais quand le moment arrivera où nous devrons être passés en revue l’un après l’autre, peu importera sous quel nom nous aurons joué notre rôle. J’espère humblement que je serai en état de répondre à tous les miens à haute voix et sans rougir.

Paul fit peu d’attention à cette réponse, dont plus de la moitié se perdit dans la distance, et continuant sa veine de plaisanterie, il appela le naturaliste d’une voix de stentor. Le docteur Battius n’avait pas jugé nécessaire de pousser ses succès au-delà de la niche que le hasard avait si heureusement formée pour le protéger, et où il se reposait de ses travaux, avec la certitude agréable d’y être en sûreté et la satisfaction d’être en possession du trésor végétal dont nous avons déjà parlé.

– Montez, montez ici, mon digne attrapeur de taupes ; venez voir la perspective dont jouissait ce coquin d’Ismaël ; venez regarder hardiment la nature en face, et ne vous cachez plus dans les grandes herbes de la Prairie pour y chercher des sauterelles.

Le léger et enjoué chasseur d’abeilles devint tout à coup aussi silencieux qu’il avait été bruyant, en voyant Hélène Wade sortir de la tente. Quand elle se fut assise solitairement sur une pointe du rocher, comme nous l’avons dit, Paul affecta de s’occuper à faire une revue exacte de tout ce qui appartenait à Ismaël. Il vida sans scrupule tous les tiroirs d’Esther, dispersa par terre autour de lui tous les atours rustiques des jeunes filles, sans avoir le moindre égard pour leur valeur ou leur élégance, et renversa les marmites et les poêlons comme s’ils eussent été de bois et non de fer. C’était pourtant sans motif apparent qu’il mettait ainsi tout en désordre, car il ne songea pas à s’approprier la moindre chose de tout ce qui lui passait par les mains ; il ne semblait même faire aucune attention à la valeur des objets qui souffraient de ses manières si peu cérémonieuses.

Lorsqu’il eut examiné ainsi l’intérieur de toutes les cabanes, et qu’il eut été faire une nouvelle visite dans l’endroit où il avait enfermé les enfants, qu’il avait eu soin de lier avec des cordes ; lorsqu’il eut, uniquement par espièglerie, fait sauter du haut du rocher, d’un grand coup de pied, un des seaux d’Esther, comme si c’eût été une balle, il se rapprocha du bord du plateau, et passant ses deux mains dans sa ceinture, il se mit à siffler l’air des chasseurs du Kentucky, avec autant d’ardeur que s’il eût été payé à l’heure pour faire de la musique à ses auditeurs. Il était encore occupé de cette manière quand Middleton, comme nous l’avons dit, sortit de la tente avec Inez, et donna une nouvelle direction aux idées de tous ses compagnons. Il fit oublier à Paul sa musique, arracha le docteur à la contemplation de sa plante, et, comme chef reconnu de la petite troupe, donna les ordres nécessaires pour qu’on se disposât à partir sur-le-champ.

Le moment d’empressement et de confusion qui suivit naturellement un pareil ordre, ne laissa à personne le temps de se livrer aux plaintes ni aux réflexions ; chacun s’occupa des préparatifs qui convenaient à ses forces et à sa situation. Le Trappeur s’était déjà emparé de l’âne, qui tondait l’herbe tranquillement à peu de distance du rocher, et il s’occupait alors à lui placer sur le dos la machine compliquée que le docteur Battius jugeait à propos d’appeler une selle de son invention. Le naturaliste saisit ses portefeuilles, son herbier et sa collection d’insectes, qu’il plaça avec soin dans deux sacs suspendus à la susdite selle, mais que le Trappeur jeta avec dédain, du moment qu’il eut le dos tourné. Paul porta au bas du rocher les légers paquets qu’Inez et Hélène avaient préparés d’avance pour leur fuite, tandis, que Middleton, après avoir employé les menaces et les promesses pour engager les enfants à rester tranquillement dans la situation où on les laissait, aida les deux femmes à descendre du rocher. Comme le danger devenait urgent, puisqu’il était probable qu’Ismaël ne tarderait pas à revenir, on mit la plus grande célérité à faire tous ces préparatifs.

Le vieux Trappeur plaça quelques provisions, qu’il regardait comme nécessaires à la portion la plus faible et la plus délicate de la troupe, dans les deux sacs dont il avait expulsé avec si peu de cérémonial les trésors du naturaliste, et fit place à Middleton, qui aida Inez à s’asseoir sur la selle, derrière laquelle une espèce de coussin en paille avait été préparé pour Hélène par le Trappeur.

– À votre tour, jeune fille, dit le vieillard à Hélène, en lui faisant signe de se mettre en croupe, tout en allongeant le cou en avant avec quelque inquiétude pour regarder dans la Prairie. Le maître du logis ne peut tarder à revenir au gîte, et il n’est pas homme à renoncer sans bruit à ce qui est une fois en sa possession, de quelque manière qu’il l’ait acquis.

– Vous avez raison, s’écria Middleton ; nous avons perdu des moments précieux, et nous avons le plus grand besoin de nous hâter.

– C’est ce que je pensais, répondit le Trappeur, et j’avais envie de vous le dire ; mais je me suis souvenu combien votre grand-père aimait à regarder celle qui devait être son épouse dans le temps de sa jeunesse et de son bonheur. – C’est la nature, la nature ; et il est plus sage de céder aux sentiments qu’elle inspire que de chercher à arrêter un torrent qui doit avoir son cours.

Hélène s’approcha de l’âne, et prenant la main d’Inez, elle lui dit du ton le plus affectueux en faisant de vains efforts pour maîtriser son émotion qui lui permettait à peine de s’exprimer :

– Adieu, ma chère dame ; j’espère que vous pardonnerez et que vous oublierez les torts de mon oncle.

La pauvre fille n’en put dire davantage, un torrent de larmes qu’il lui fut impossible de retenir lui ayant coupé la parole.

– Que veut dire cela ? s’écria Middleton ; ne m’avez-vous pas dit, Inez, que cette excellente jeune fille devait nous accompagner, et passer avec nous le reste de sa vie, ou du moins y rester jusqu’à ce qu’elle trouve quelque autre résidence plus agréable ?

– Je vous l’ai dit, et je l’espère encore, répondit Inez ; elle m’a toujours donné lieu de croire qu’après m’avoir montré tant de commisération et d’amitié dans mes malheurs, elle ne m’abandonnerait pas si un temps plus heureux arrivait.

– Je ne puis vous suivre, continua Hélène, surmontant sa faiblesse momentanée ; je ne le dois pas. Il a plu au ciel de me jeter au milieu de cette famille, et je ne dois pas la quitter. Ce serait ajouter une apparence de trahison à ce qui, dans son opinion, sera déjà assez répréhensible. J’étais orpheline, Ismaël a eu pour moi autant de bonté que le permettait son caractère, et je ne puis le fuir dans un pareil moment.

– Elle n’est pas plus parente de ce coquin d’Ismaël que je ne suis évêque, s’écria Paul après avoir toussé comme s’il lui eût été impossible de parler sans cette précaution préliminaire. Si le vieux misérable lui a fait la charité de lui donner un morceau de venaison ou une cuillerée d’homminie, elle l’en a bien payé en apprenant à ces jeunes diablesses à lire leur Bible, et en aidant la vieille Esther à coudre et à arranger ses guenilles. Dites-moi qu’un bourdon a un aiguillon, et je vous croirai plutôt que de convenir que Hélène Wade doit quelque chose à aucun individu de cette famille.

– Peu importe de quel côté soit la dette, répondit Hélène. Il n’y a personne qui doive prendre intérêt à une pauvre fille qui a perdu son père et sa mère, et dont les plus proches parents sont le rebut de la société. Non, non ; partez, ma chère dame, et que le ciel vous protège ! Je ferai mieux de rester dans le désert, où personne ne connaîtra ma honte.

– Eh bien ! vieux Trappeur, dit Paul, voilà ce que j’appelle savoir d’où vient le vent. Vous êtes un homme qui a de l’expérience et qui connaît le train du monde. Or, je vous en fais juge, dites-moi franchement s’il n’est pas dans la nature des choses que la ruche essaime quand les jeunes abeilles ont pris leur croissance ? Et si les enfants quittent ainsi leurs parents, une jeune fille qui n’est ni…

– Chut ! s’écria le vieillard, Hector est mécontent. – Eh bien ! qu’as-tu donc à gronder, mon vieux ? Parle clairement, qu’y a-t-il de nouveau ?

Le vénérable chien s’était levé, et tenant le nez en l’air, il reniflait le vent qui venait de la Prairie. Il répondit à son maître en grondant de nouveau et en montrant avec un air de menace les chicots de dents qui lui restaient. Son jeune compagnon, qui se reposait après la chasse du matin, fit aussi quelques démonstrations comme si l’air lui eût apporté une piste : après quoi, croyant sans doute en avoir fait assez, ils se recouchèrent tous deux tranquillement.

Le Trappeur saisit la bride de l’âne, et s’écria en le faisant marcher :

– Ce n’est plus le temps de parler ; le squatter et ses fils ne sont pas à plus de deux milles d’ici.

Tout occupé du nouveau danger qui menaçait son épouse, Middleton ne songea guère à Hélène ; et il est inutile de dire que le docteur Battius n’attendit pas un second avis pour se mettre en marche et commencer sa retraite.

Suivant la route indiquée par le vieux Trappeur, la petite troupe tourna autour du rocher et s’enfonça ensuite dans la Prairie, de manière à être cachée aux yeux de ceux qui pouvaient arriver par l’éminence derrière laquelle elle marchait.

Paul Hover fut le seul qui ne changea pas de place, et il resta appuyé d’un air sombre sur son fusil. Près d’une minute se passa avant qu’Hélène l’aperçût, car elle avait mis la main sur ses yeux comme pour se cacher à elle-même l’isolement complet dans lequel elle se croyait.

– Pourquoi ne fuyez-vous pas ? s’écria-t-elle en pleurant, dès qu’elle vit qu’elle n’était pas seule.

– Je ne suis pas accoutumé à fuir.

– Mon oncle va arriver ; vous n’avez rien à espérer de sa pitié.

– Ni de celle de sa nièce, à ce qu’il me semble. Qu’il vienne ! il ne peut que me tuer.

– Paul ! Paul ! si vous m’aimez, fuyez !

– Seul ! Si j’en fais rien, je veux être…

– Si vous faites cas de votre vie…

– Elle n’est rien pour moi si je vous perds.

– Paul !

– Hélène !

Elle étendit les bras et versa un nouveau déluge de larmes. Le chasseur d’abeilles lui passa un bras autour de la taille, l’entraîna doucement, et prit avec elle le chemin de la plaine pour rejoindre ses compagnons.

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