Scène II

Doraste, Phylis, Cléandre

Doraste sort de chez Angélique.
Tout est gagné, ma sœur ; la belle m’est acquise :

Jamais occasion ne se trouva mieux prise ;

Je possède Angélique.

Cléandre
Angélique ?

Doraste
Oui, tu peux

Avertir Alidor du succès de mes vœux,

Et qu’au sortir du bal, que je donne chez elle,

Demain un sacré nœud m’unit à cette belle ;

Dis-lui qu’il s’en console. Adieu : je vais pourvoir

À tout ce qu’il me faut préparer pour ce soir.

Phylis
Ce soir j’ai bien la mine, en dépit de ta glace,

D’en trouver là cinquante à qui donner ta place.

Va-t’en, si bon te semble, ou demeure en ces lieux ;

Je ne t’arrêtais pas ici pour tes beaux yeux ;

Mais jusqu’à maintenant j’ai voulu te distraire,

De peur que ton abord interrompît mon frère.

Quelque fin que tu sois, tiens-toi pour affiné.

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