Doraste, Phylis, Cléandre
Doraste
sort de chez Angélique.
Tout est gagné, ma sœur ; la belle m’est acquise :
Jamais occasion ne se trouva mieux prise ;
Je possède Angélique.
Cléandre
Angélique ?
Doraste
Oui, tu peux
Avertir Alidor du succès de mes vœux,
Et qu’au sortir du bal, que je donne chez elle,
Demain un sacré nœud m’unit à cette belle ;
Dis-lui qu’il s’en console. Adieu : je vais pourvoir
À tout ce qu’il me faut préparer pour ce soir.
Phylis
Ce soir j’ai bien la mine, en dépit de ta glace,
D’en trouver là cinquante à qui donner ta place.
Va-t’en, si bon te semble, ou demeure en ces lieux ;
Je ne t’arrêtais pas ici pour tes beaux yeux ;
Mais jusqu’à maintenant j’ai voulu te distraire,
De peur que ton abord interrompît mon frère.
Quelque fin que tu sois, tiens-toi pour affiné.