II.

Je me levais pour mettre un terme à ce scandale

En le chassant,

Quand le frisson de mort qui régnait dans la salle

L’envahissant,

L’oiseau tourna vers moi sa mine effarouchée,

Et l’animal

Me regarda d’un air de tristesse fâchée,

Qui me fit mal.

« Oh ! ne te moque pas de moi ! semblaient me dire

Ses yeux en pleurs ;

N’est-ce pas que tu mens, et que tu voulais rire

De mes douleurs ?

« Non elle n’est pas morte ! ou, toi, tu n’es qu’un lâche

De la savoir

Et d’y survivre !…Non ! elle est là…qui se cache,

Je veux la voir. »

Et pour mieux s’assurer qu’elle n’était pas morte,

Il s’en alla

Fouiller sous la toilette et derrière la porte,

Deçà, delà,

Derrière les rideaux du lit, dans la ruelle,

Sous l’édredon…

Il criait, il pleurait : « Ah ! méchante, ah ! cruelle,

Réponds-moi donc !… »

Il grimpait sur le lit, fripant la couverture

Et l’oreiller.

Enfin, pris d’un vertige étrange, de nature

A m’effrayer,

Il se mit à voler les ailes étendues,

L’œil effaré,

Cognant son front, poussant des plaintes éperdues,

Désespéré.