XVIII.

Le soleil bleu s’était déjà perdu derrière les montagnes du couchant. Le soleil rouge penche aussi vers ce point, tombeau de toutes les lumières des cieux. Pour cette terre, pour ces lieux toujours ruisselants de clarté, c’était presque la nuit, mais la nuit douce, tropicale et chatoyante.

À ce moment se lève dans l’azur de ces cieux riches un astre singulier, qui, chez les Stariens, est toujours contemplé avec étonnement. Ces peuples l’appellent Elier. Ce satellite de Star est un globe diaphane, solide et compact comme une terre de cristal, mais transparent comme l’air respirable, transparent comme l’espace où luit le jour. Dans les champs de ces cieux, où brillent comme dans un vaste écrin tant d’escarboucles, Elier est le diamant où se jouent, se croisent et se reflètent tous les feux des soleils, des lunes et des étoiles. Nous le voyions, en s’avançant, projeter en rayons distincts, en rayons enflammés les couleurs de l’arc-en-ciel.

Toutes les lumières des soleils, en le pénétrant ensemble ou tour à tour, déroulaient la fantasmagorie enflammée des couleurs réfrangibles du spectre solaire, ou faisaient onduler, du centre de l’astre vers sa circonférence, des anneaux chaudement colorés.

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