IV.

C’est aux jours printaniers,

Quand un vent frais dans les halliers

Des étamines d’or à la fibre amoureuse

Vient répandre à flocons

La poussière luxurieuse ;

Quand les fleurs naguère en boutons

Sous le souffle expansif d’une chaude nature

Étalent largement l’éclat de leur parure ;

Quand les quatre soleils opposés dans les cieux

Des quatre angles du monde envoient croiser leurs feux

Aux plages de Lessur ; parfois, à fleur de terre,

Passent des courants lumineux,

Un fluide inconnu traverse l’atmosphère ;

Cette tiède électricité

Aux doux ravissements, aux plus vives étreintes

Livre le peuple transporté ;

Ses secousses, surtout, lui dardent les atteintes

D’une céleste volupté.

Alors ce monde entier s’ébat, palpite et vibre

À chaque jet que pousse un courant sensuel,

Et toute vie, alors, sent tressaillir sa fibre

Aux transports délirants d’un spasme universel.

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