Les Stariens étaient dans un extrême ravissement !… Conduits dans l’intérieur des villes, ils commencent alors à s’instruire des mystères de la vie de ce peuple. Le premier de ces mystères, qu’ils furent quelque temps à pénétrer, résidait dans les conditions organiques qui interdisaient aux deux sexes un rapprochement immonde. La génération et les voluptés qui l’accompagnent avaient pour moyen de transmission un magnétisme sympathique dont la décharge combinait les forces vitales dans un même embrassement, dans un même amour. Du reste l’enfantement avait lieu comme chez les Stariens.
Ces circonstances physiologiques amenaient forcément la spiritualisation de l’amour des sexes ; mais cet amour avait besoin, pour s’exercer, de rencontrer l’individu sympathique de l’autre sexe.
Les hommes dès l’âge de la puberté se mettaient à la recherche de la femme dont le fluide vital, dont les forces vives du sentiment pouvaient entrer en combinaison avec les aspirations et les besoins de son être. La recherche était longue. Une seule femme souvent était organisée sympathiquement avec l’homme tourmenté du besoin d’aimer. Quelques-uns n’en pouvaient jamais trouver ; ils devenaient errants et mélancoliques.
On comprend qu’avec ces conditions et ces difficultés les mariages devaient se faire, il ne faudrait pas dire, en dehors des idées de beauté, car les Lessuriennes étaient toutes belles, mais toujours au moins en dehors des idées de fortune.
À Lessur, la nature est du reste toute de volupté et de sympathie. Sous ces cieux dorés, sur cette terre d’enchantements et au milieu de cet air parfumé, il passait quelquefois des ondées d’un fluide aux effets pénétrants, des courants d’un magnétisme voluptueux dont les vagues mystérieuses réjouissaient toute chair vivante et sensible.