II.

Dans l’air une brume noirâtre

Jette son voile opiniâtre

Entre cette terre marâtre

Et des cieux toujours ignorés.

Les eaux, de leurs fanges opaques,

Creusent partout de noires flaques,

Ou de marécageux cloaques

Pleins de monstres blancs ou cendrés.

Point d’arbre ici qui ne revête

Son tronc anguleux d’une crête ;

Sur les rameaux la vive arête

Étend son angle universel.

Nature âpre et sans teintes douces !

De grands lichens, d’énormes mousses

Voient leurs bras noirs, leurs larges pousses

Se perdre dans la nuit du ciel.

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