Dans l’air une brume noirâtre
Jette son voile opiniâtre
Entre cette terre marâtre
Et des cieux toujours ignorés.
Les eaux, de leurs fanges opaques,
Creusent partout de noires flaques,
Ou de marécageux cloaques
Pleins de monstres blancs ou cendrés.
Point d’arbre ici qui ne revête
Son tronc anguleux d’une crête ;
Sur les rameaux la vive arête
Étend son angle universel.
Nature âpre et sans teintes douces !
De grands lichens, d’énormes mousses
Voient leurs bras noirs, leurs larges pousses
Se perdre dans la nuit du ciel.