II.

Mais qu’ils furent affreux ces jours de traversée !

Nos hardis Stariens, naufragés dans l’éther,

Périssaient haletant après un filet d’air,

Comme le nautonier, au calme de la mer,

Voit sécher par la soif sa poitrine oppressée.

Les cadavres des morts sont par leurs compagnons

Abandonnés au vide ; et tel des moribonds

Qui mesure des yeux les abîmes sans fonds

Où chaque corps humain jusqu’à l’infini tombe,

Près de rouler lui-même en cette immensité,

Croit comprendre l’éternité

Par la profondeur de sa tombe.

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