Ceux qui n’imaginent la transparence que semblable à celle de l’eau ou du cristal, voire même de notre air atmosphérique, se font une idée incomplète de la diaphanéité du globe d’Élier. La propriété qu’ont les corps de cette planète de se laisser traverser par la lumière est égale à celle même de l’espace ou de l’éther le plus fluide ; de sorte que, pour l’œil des Stariens, les astres actuellement situés au nadir étaient aperçus à travers le globe d’Elier comme si aucun corps n’eût été interposé entre l’observateur et ces astres.
L’arrivée des abares, de ces masses opaques, effraya hors de toute mesure la race animale d’Élier, qui de toutes les parties de ce globe les aperçut flottants sur un des points de sa surface.
En arrivant à Élier, les Stariens ne purent d’abord embrasser d’un seul coup l’ensemble des êtres et des accidents de cette terre. Le premier coup d’œil ne leur révéla que confusion et formes vaporeuses et indéfinies. Leurs regards, inaccoutumés à pareil spectacle, avaient besoin de s’habituer et d’apprendre à voir aux différents points du globe, car la réfraction de la lumière apportait, selon la densité, la position et la distance des objets, des effets dioptriques difficiles à saisir pour des yeux non exercés.