Les Stariens, campés sous cette tente obscure,
Reçoivent chaque jour des hôtes bienveillants
Un pain limpide et clair comme l’eau la plus pure,
Des vins décolorés et des fruits transparents.
Le feu vint à manquer ; ils vont à la clairière
Détacher les rameaux d’un puissant végétal,
Et la flamme invisible, un rayon de lumière
Jaillit en pétillant de ce bois de cristal.
Ces hommes d’Élier à la pâleur d’opale,
Pleins de douce bonté, de franchise amicale,
Comblaient nos voyageurs de générosités.
Au camp des Stariens pleuvaient de tous côtés
De riches vêtements d’une étoffe de glace
Drapant son clair vernis avec éclat et grâce,
Des bijoux, des brillants, des meubles cristallins,
Des sculptures d’agate et des fleurs des jardins :
Fleurs plus qu’un diamant de lumière éclatantes,
Et comme un jet de flamme au grand jour scintillantes.