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Manifestement, ce n’est pas avec les sensations que pouvaient éveiller dans les consciences les choses qui servaient de totems ; nous avons montré qu’elles sont souvent insignifiantes. Le lézard, la chenille, le rat, la fourmi, la grenouille, la dinde, la brême, le prunier, le kakatoès, etc., pour ne citer que des noms qui reviennent fréquemment sur les listes de totems australiens, ne sont pas de nature à produire sur l’homme de ces grandes et fortes impressions qui peuvent, sous quelque rapport, ressembler aux émotions religieuses et imprimer aux objets qui les suscitent un caractère sacré. Sans doute, il n’en est pas ainsi des astres, des grands phénomènes atmosphériques qui ont, au contraire, tout ce qu’il faut pour frapper vivement les imaginations ; mais il se trouve justement qu’ils ne servent que très exceptionnellement de totems ; il est même probable qu’ils n’ont été appelés à remplir cet office que tardivement

Ainsi, le totem est avant tout un symbole, une expression matérielle de quelque autre chose

Mais comment cette apothéose a-t-elle été possible, et d’où vient qu’elle ait eu lieu de cette façon ?

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