XI PARLEMENTAIRE

Foin de ceux qui passent leur temps à aimer, n’ont de but et de loi que l’amour. Les bras d’une femme ne doivent jamais être une chaîne au cou de l’amant, mais un collier. L’histoire n’a pas d’exemples de héros attardés dans un lit moelleux, qui ne s’en soient relevés diminués. Dès que Marc-Antoine eût subi le joug de Cléopâtre, il prépara la défaite d’Actium et sa propre honte : s’il ne se fût point donné la mort, il eût pu voir la reine essayer de séduire Octave vainqueur. Louis XIV fit de grandes choses parce qu’il eut autour de lui de grands hommes ; sans eux il eût été sans nul doute ce que furent le Régent et Louis XV. Napoléon et ses généraux aimaient entre deux batailles, bottés et éperonnés, avec leur cheval tout sellé à la porte. Une seule maîtresse avait pu s’emparer d’eux tout entiers, les dominer, en faire sa chose : c’était la gloire ! Elle les trompa à Waterloo et de demi-dieux ils se retrouvèrent être des hommes.

Au moment où le navire qui emportait lady Humphray s’ébranla, laissant un court sillage dans les eaux du Pacifique, le marquis de Rio-Santo avait déjà cessé de songer à elle. Le plus grand amoureux de son siècle considérait l’amour comme un incident, quand tant d’autres font graviter autour de lui leurs actions, leurs espérances et leurs désillusions. Ceux-ci ne font rien et il avait beaucoup à faire.

Une heure après le départ de ceux qu’il rendait si généreusement à la liberté, lui-même était à cheval, suivi de son état-major : Angelo Bembo et Randal Grahame, et de ses troupes : Tom Turnbull et le malin Snail. En tout quatre hommes, dont la principale force venait de celle de leur chef.

Le galop de leurs montures les emportait vers le nord, entre la côte et la ligne des Montagnes Bleues. À cette époque, il y existait fort peu de routes et souvent des sentiers larges et battus à leur point de départ venaient se perdre dans la forêt ou se heurter à un contrefort de la chaîne australienne, devant un rocher à pic.

Rio-Santo ne s’en inquiétait point. Il marchait silencieusement, en tête du groupe et, si le sentier s’effaçait, on le voyait foncer quand même en pleine forêt, sans dire un mot. Il contournait les rochers, s’engageait dans le lit desséché ou boueux des cours d’eau, inclinait tantôt à droite, tantôt à gauche, et faisait sa trouée vers le but.

Angelo Bembo le suivait de près, mais n’osait lui parler ; il était des heures où l’ancien Lord de la Nuit voulait rester seul avec ses pensées et nul ne se fût permis de se mettre en travers. Grahame ne le quittait pas des yeux ; parfois, à un détour, leurs regards se croisaient et leurs énergies se joignaient. En arrière, Tom Turnbull suivait en aveugle et Snail plaisantait.

Dans les fourrés, des têtes apparaissaient : faces de convicts domestiqués ou réfractaires. Les premiers saluaient ces cavaliers d’un air de crainte ; les autres coulaient un regard torve et leur doigt s’immobilisait au moment de presser la détente. Les voyageurs n’avaient ni le costume, ni l’allure des fils d’Albion, soldats ou fonctionnaires ; c’était heureux pour eux, car des Anglais n’eussent point impunément passé par là.

Les nègres tremblants regardaient s’envoler ces fantômes ailés montés sur des chevaux dont les naseaux éjectaient du feu. Les femmes qui revenaient de la pêche ouvraient de grands yeux ahuris et se cachaient le visage avec leurs bras. Leur terreur superstitieuse amusait Snail.

Rio-Santo allait toujours. Quand son cheval trébuchait contre une racine, il le relevait d’une violente secousse sur le mors et d’un coup d’éperon qui faisait jaillir le sang.

Un peu au nord-ouest de Port-Stephens se dresse un nœud de montagnes abruptes où se groupent le mont Liverpool, le mont Wollon et le Sea-View : contrée aride et sauvage, apte plus que toute autre à servir d’asile aux bandits ayant rompus pour toujours avec la société et avec la civilisation. Là est la forêt de Bondy australienne, le maquis impénétrable, la bauge où un sanglier peut tenir tête à n’importe quelle meute humaine, seul ou avec sa harde.

Le sanglier était là, les défenses hors du groin, assis sur ses cuissots et humant le vent. Il s’appelait Brady et longtemps l’Angleterre eut maille à partir avec lui.

Ce n’était qu’un sanglier, mais sa harde était derrière lui. Rio-Santo était à lui seul un lion et possédait quatre hommes déterminés. Leur rencontre ne devait pas être dépourvue d’incidents, ni exempte de dangers.

Le cheval du marquis se cabra tout à coup parce qu’un homme tenait la bride, mais l’homme lâcha prise et roula sur le sol parce que Rio-Santo lui mit une balle dans la tête. À trois cents mètres plus loin apparut une sorte de géant dont la carabine baissée tenait en joue le marquis.

Celui-ci remit tranquillement à sa ceinture son pistolet encore fumant et s’avança :

– On trouve donc à qui parler ! dit-il. Vous n’avez pas ici l’hospitalité écossaise, il me semble, et je suis pressé de faire reposer mes chevaux. J’ai une demi-heure à vous donner, Brady ; conduisez-nous à votre caverne.

Interpellé par son nom, l’homme releva le canon de son fusil, mais ne bougea pas d’une ligne. Tout danger immédiat n’était pas conjuré, d’ailleurs, car entre les branches il y avait vingt autres canons braqués sur la petite troupe ; le marquis les voyait tous.

Brady était méfiant et pour cause. Un traître s’était naguère glissé dans sa bande ; il l’avait fait pendre. Depuis ce temps, Brady n’aimait pas voir des figures nouvelles, ni causer avec tout le monde. Il était le maître dans sa montagne et ces intrus qui faisaient parler la poudre si vite ne lui revenaient pas. Au surplus, Rio-Santo avait le verbe trop haut pour lui plaire ; si c’eût été un officier anglais, le bandit eût répondu à coups de fusil ; avec celui-ci, il ne lui plut pas d’engager la conversation. Les canons disparurent des broussailles et le géant lui-même sembla rentrer sous terre : devant le marquis, il n’y avait plus que des rochers et des feuilles.

Celui-ci fronça le sourcil ; il avait besoin du bushranger et voulait le forcer à l’écouter. Il poussa son cheval en avant et appela : personne ne lui répondit et il ne vit personne.

Le terrible soleil de midi tombait à pic, si lourd en ces parages qu’il durcit la tête des nègres et permet aux indigènes de Van-Diemen de casser un morceau de bois sur leur front. Les chevaux étaient harassés, leurs flancs battaient comme ceux des chiens de chasse après l’hallali. Rio-Santo s’arrêta dans une clairière et mit pied à terre ; nerveux, les bras croisés, il allait et venait sans dire un mot ; Bembo et Grahame le considéraient avec inquiétude, n’osant pas lui adresser la parole. Les bêtes attachées aux arbres se mirent à brouter les jeunes pousses d’eucalyptus et de curry-jonc et Tom Turnbull, dont le large appétit avait des exigences, se prit à chercher quelque pâture aux alentours.

Il s’éloigna l’espace d’un quart d’heure et ne tarda pas à revenir en poussant par les épaules un naturel terrorisé. Du nègre, il se souciait fort peu, mais celui-ci venait de tuer un kanguroo et Turnbull avait fait coup double : il avait à la fois le gibier et le cuisinier.

Snail battit des mains et chercha trois grosses pierres pour le foyer. Rio-Santo n’interrompit point sa promenade solitaire et se contenta de regarder les préparatifs sans s’y opposer ; Bembo et Grahame causaient à l’écart.

Bientôt l’odeur de la chair grillée se répandit dans la clairière ; le rôti était à point. Ange s’avança vers le marquis et lui offrit une tranche de venaison que celui-ci refusa :

– Non, dit-il, je n’ai pas faim. Envoyez-moi tout à l’heure l’indigène et Snail, j’aurai besoin d’eux.

Il alla s’asseoir sur une roche et attendit, pensif. Une idée venait de germer dans son cerveau : il lui fallait à tout prix une entrevue avec Brady, mais où était Brady ? Le noir pouvait le savoir ; Snail le lui amena.

– Sais-tu où est le repaire de Brady, le bushranger ? demanda le marquis.

À ce seul nom, le nègre se mit à trembler ; il jeta autour de lui des regards effrayés et chercha par où il pouvait fuir. Pour l’en empêcher, Snail sortit un pistolet de sa ceinture et cet argument péremptoire produisit son effet : le pauvre diable resta sur place, mais au lieu de répondre, il se mit à claquer des dents.

Le bandit avait plus d’un repaire dans la montagne ; les nègres savaient approximativement où étaient quelques-uns, mais nul d’entre eux n’y avait pénétré ; jamais surtout ils n’eussent consenti à les indiquer à des étrangers, car c’eût été pour eux un arrêt de mort. Le terrible aventurier ne pardonnait jamais ; ceux qui n’étaient pas de connivence avec lui étaient contre lui et ceux qui étaient contre Brady ne risquaient pas de voir leurs cheveux blanchir. Si quelque chose d’eux devenait blanc, c’étaient leurs os : il y en avait pas mal, pendus aux maîtresses branches, qui cliquetaient dans la montagne, le soir, au vent du large.

Si le bandit s’était dérobé l’instant d’avant, croyant peut-être avoir affaire à un ennemi, ou peut-être encore dans le but d’aller préparer plus loin un piège, il fallait l’aller chercher. Rio-Santo méprisait le piège et l’homme, mais le bushranger et sa bande lui étaient nécessaires. Sans cela, il eût longé la côte sans s’occuper de lui ou bien fût allé l’attaquer dans sa bauge, suivant sa coutume. Un obstacle de ce genre n’était pas pour l’arrêter, au contraire, et la tête de Brady valait tout juste un coup de pistolet.

Le nègre seul pouvait dire où le trouver et le nègre ne voulait pas parler ; une poignée d’or parut le tenter sans le décider toutefois. Vainement on lui eût brûlé la plante des pieds avec un fer rouge, vainement on eût appuyé contre sa poitrine le canon de vingt pistolets. En parlant ou en se taisant, il risquait également la mort, aussi préférait-il mécontenter ces inconnus que d’attirer sur lui la terrible vengeance du bandit dont la férocité lui était connue. Sa lourde tête crépue oscillait de droite à gauche dans un mouvement de dénégation où se lisait un entêtement invincible. Snail lui-même y usa toute sa ruse avant de triompher par un argument des plus simples, la confiance.

– Nous ne voulons aucun mal à Brady, lui dit-il, mais lui faire au contraire des propositions d’alliance. Je m’égarerais si j’allais le trouver seul ; conduis-moi. Il n’aura rien à redouter de nous deux.

Sur cette affirmation et l’appât de l’or aidant, le nègre céda. Muni des instructions du marquis, Snail sauta en selle et partit avec l’indigène dans la direction de Sea-View, qui dresse ses flancs escarpés au-dessus de Port-Marquise et domine une immense étendue d’Océan.

Le succès était hasardeux, l’expédition osée. Pour la tenter, il fallait se présenter en parlementaire, ne disposer d’aucunes forces pouvant effaroucher la susceptibilité de Brady. Autrement une bataille rangée était inévitable ; Rio-Santo ne voulait pas y exposer ses compagnons et son plan était tout autre. Il fallait donc user de la persuasion, c’est pourquoi il avait décidé d’envoyer Snail. En présence de ce moucheron, le bandit ne pouvait avoir aucun sujet de méfiance. Sans nul doute, d’ailleurs, il devait rôder aux alentours et s’empresserait de se rendre à une invitation présentée sous cette forme.

Les choses se fussent probablement passées ainsi trois mois plus tôt. Mais depuis lors le terrible bushranger avait vu se glisser dans sa bande des traîtres soudoyés pour le livrer aux Anglais et, de ce jour, il était devenu intraitable. Cette brute n’admettait aucune explication, à plus forte raison aucune discussion. Souverain maître dans la montagne, il n’en permettait l’accès à aucun étranger et malheur à celui qui enfreignait sa défense. Cet homme sans aucun scrupule de conscience en voulait maintenant à l’humanité entière d’avoir été trompé.

Cette particularité récente était ignorée de Rio-Santo, et plus encore de Snail. Accompagné du nègre, celui-ci s’était engagé dans un sentier abrupt et très étroit où deux cavaliers n’eussent pu passer de front. Le premier glissait autour de lui des regards inquiets et le moindre bruit le faisait tressaillir. Le second n’avait pas coutume de s’émouvoir et se montrait très fier de l’honneur qui lui était échu de servir d’intermédiaire entre deux hommes également célèbres : le marquis de Rio-Santo et Brady le bushranger, la plus belle canaille d’Australie et d’ailleurs, au dire de tous.

De celui-ci qu’avait-il à craindre ? On n’use pas de violence envers un pauvre diable rempli de dispositions pacifiques. Ce qui pouvait donc lui arriver de pire, c’était d’être dévalisé. Or, maître Snail ne redoutait pas même cela. Il avait conscience de ses mérites et songeait :

Entre compagnons de notre sorte, on est toujours assurés de s’entendre. Cet illustre gredin n’attend ni après mon cheval, dont il n’a rien à faire dans ses rochers, ni après mes pistolets, dont les batteries sont excellentes, il est vrai, mais précieuses pour moi seul. Quant à ma bourse, elle est vraiment trop légère pour le tenter et c’est lui-même qui serait volé. Si, comme je l’espère, il me reçoit avec tous les honneurs dus à un personnage de ma condition, nous deviendrons bientôt bons amis : on a toujours à gagner dans la société de certaines gens.

À Londres, Snail était déjà un fieffé coquin. Depuis qu’il avait mis le pied sur la terre australienne, il se sentait une plus large envergure. En rapports plus fréquents avec Rio-Santo, il lui semblait en être rehaussé de cent coudées et peut-être en ce moment enviait-il les lauriers de ce Brady, vers lequel son maître l’envoyait en qualité d’ambassadeur.

Avec toutes ces idées en tête, il chevauchait sans aucun souci. À mesure que la montée devenait plus raide, l’horizon s’élargissait à ses yeux ; il découvrait toute la côte, les villes et les villages échelonnés, la mer à perte de vue et, dans le lointain, les îles de la Polynésie perdues dans la brume. L’air emplissait ses poumons, l’impatience de rencontrer son homme le talonnait ; l’imagination aidant, il se voyait lui-même un grand bandit de l’Australie, maître de toute une contrée et traitant de puissance à puissance avec l’Angleterre. Il n’ambitionnait pas une couronne, ni même d’être prince consort : le titre de premier gredin du monde lui eût plu davantage. Chacun a des aspirations suivant ses goûts et des illusions après lesquelles il faut déchanter. La jeunesse s’y résout difficilement. Le frère de Loo était jeune ; avec des dispositions comme les siennes, on peut tout espérer et il espérait beaucoup, sans songer que tous ses projets reposaient sur des nuages.

Il avait particulièrement tort en ce moment de se laisser aller à de telles divagations, car à toute minute des branches remuaient le long de sa route ; c’était imperceptible, d’ailleurs, et le vent de la mer pouvait bien en être cause. Snail n’avait jamais constaté les effets de la brise de mer sur une montagne habitée par un bandit. C’était une lacune dans son savoir ; elle n’était point de sa faute et pour l’instant il ne songeait pas à le regretter, puisqu’il ne se doutait de rien. Il était un peu dépaysé, le brave Snail. À Londres, il distinguait facilement à vingt pas un quidam embusqué dans l’angle d’une porte ou un policeman au guet derrière un pan de mur. Mais le mont Sea-View est loin de Londres et plus loin encore de présenter une ressemblance topographique avec la grande ville où, jusqu’à présent, s’étaient exercés ses talents. Le monde ne s’est pas fait en un jour et il faut s’habituer à tout : après un séjour de six mois seulement dans la colonie, Snail en remontrerait sans doute à bien d’autres.

L’Australien avait probablement sur les frémissements de la montagne des données plus exactes, mais sa prudence de nègre lui conseillait de rester muet. Tout d’abord il avait marché en avant, puis peu à peu à la hauteur de Snail et, finalement, il était passé derrière le cheval. Ces peuplades noires sont généralement paresseuses et les hommes du littoral peu accoutumés à la marche ; le jeune gredin ne l’ignorait pas, aussi ne s’était-il pas trop préoccupé de savoir si son nègre était devant ou derrière. Le sentier continuait, il n’avait qu’à le suivre, peu lui importait le reste.

N’eût été la chaleur dont il commençait à être incommodé, peut-être fût-il allé longtemps ainsi. Mais il avait soif et n’eût pas été fâché de grignoter quelques baies pour se rafraîchir les lèvres. En Australie, il y a des baies excellentes pour obtenir ce résultat ; d’autres sont des poisons violents : les indigènes les connaissent et savent choisir.

À un moment, Snail voulut questionner son guide à cet égard et fit un demi-tour sur sa selle. À sa grande surprise il n’y avait plus de guide.

L’élève du respectable Paddy O’Chrane n’aimait pas à être joué. Il laissa échapper un juron emprunté au riche vocabulaire de son professeur :

– Cornes du diable ! grommela-t-il, ce moricaud m’a brûlé la politesse. Que vais-je faire, si tout à l’heure je ne sais plus quel chemin prendre ?… Ah bah ! à la grâce de Dieu ou du démon ! suivant l’expression de ce bon capitaine. Ce sentier conduit bien quelque part et je ne tarderai pas à être au sommet du plateau. Snail, mon ami, allons toujours.

À vrai dire, cette tranquillité d’esprit puisait sa source dans la facilité du voyage. Jusqu’alors aucun danger ne s’était présenté ; aucun autre ne menaçait. Il le pensait du moins et, de plus, n’était pas de ceux qui tremblent sans motifs. Les nuits de Londres sont aptes à former des gaillards déterminés auxquels il ne viendrait jamais à l’idée d’avoir peur en plein jour, quand surtout ils ne sont pas attaqués.

Snail regretta pourtant son nègre, car il s’était déchargé sur lui du soin de veiller au grain. N’en continuant pas moins d’avancer, il pressa les flancs de son cheval, tout en ayant davantage l’œil au guet.

Soudain, un léger froissement à sa droite lui fit tourner la tête ; un autre à gauche lui mit un petit frisson à fleur de peau. Il regarda et ne vit rien, sinon une branche remuant quelque peu ; un oiseau venait de s’y poser sans doute et de s’envoler : les poltrons seuls s’inquiètent d’une branche qui tremble au souffle du vent.

Il entendit cependant autre chose : le bruit d’un fusil qu’on arme avec précaution. C’était imperceptible, toutefois son oreille était familiarisée avec ce son particulier d’un ressort qui se tend d’un petit coup sec.

Snail jugea le moment venu de préparer le compliment par lequel il allait saluer l’honorable Brady, le terrible bushranger des monts Sea-View et Liverpool.

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