[64] The celebrated Rousseau in his Dictionnaire de Musique, printed 1768, appears to have similar sentiments of our modern harmony, viz.
"M. Rameau prétend que les dessus d'une certaine simplicité suggerènt naturellement leur basse, & qu'un homme ayant l'oreille juste & non exercée, entonnera naturellement cette basse. C'est-là un préjugé de musicien, démenti par toute expérience. Non seulement celui qui n'aura jamais entendu ni basse ni harmonie, ne trouvera, de lui-même, ni cette harmonie ni cette basse; mais elles lui déplairont si on les lui fait entendre, & il aimera beaucoup mieux le simple unisson.
Quand on songe que, de tous les peuples de la terre, qui tous ont une musique & un chant, les Européens sont les seuls qui aient une harmonie des accords, & qui trouvent ce mélange agréable; quand on songe que le monde a duré tant de siècles, sans que, de toutes les nations qui ont cultivé les beaux arts, aucune ait connu cette harmonie; qu'aucun animal, qu'aucun oiseau, qu'aucan être dans la nature ne produit d'autre accord que l'unisson, ni d'autre musique que la mélodie; que les langues orientales, si sonores, si musicales; que les oreilles Grecques, si délicates, si sensibles, exercées avec tant d'art, n'ont jamais guidé ces peuples voluptueax & passionnés vers notre harmonie; que, sans elle, leur musique avoits des effets si prodigieux: qu'avec elle la nôtre en a de si foibles: qu'entin il étoit réservé à des peuples du Nord, dont les organes durs & grossiers sont plus touchés de l'éclat & du bruit des voix, que de la douceur des accens, & de la mélodie des inflexions, de faire cette grande découverte, & de la donner pour principe à toutes les régles de l'art; quand, dis-je, on fait attention à tout cela, il est bien difficile de ne pas soupçonner que toute notre harmonie n'est qu'une invention gothique & barbare, dont nous ne nous fussions jamais avisés, si nous fussions été plus sensibles aux véritables beautés de l'art, & à la musique vraiment naturelle."
TO MR. PETER FRANKLIN, NEWPORT, NEW ENGLAND.