(2.)

Monsieur j'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire du 16 de Juillet, et il ne m'a été possible de la lire qu' aujourdhui, à cause d'une grande fluxion sur les yeux et que n'ayant point actuellement de secrétaire Anglais je ne pouvois me la faire lire. J'étois prêt à y faire réponse quand Mr. Le Mosnier est entré chez moi, et m'a parlé de l'honneur qu'on veut faire à mon livre en Ecosse de l'y imprimer, et m'a dit ce que vous m'avez déjà appris par votre lettre. Je suis très obligé à vous Monsieur et à Monsieur Alexandre, de la peine que vous avez prise. Je suis convenu avec M. Le Mosnier que je ferais faire une copie des corrections que j'ai envoiées en Angleterre, et à Paris, de la première édition de Genève, en 2 volumes in 4to qui est très fautive, et qu'il se chargeroit de les envoyer. J'ai reçu Monsieur, les exemplaires de vos beaux ouvrages que vous avez eu la bonté de m'envoyer, et j'ai lu avec un très grand plaisir l'essay sur l'esprit humain, qui ne peut partir que d'un esprit extrêmement philosophique. Tout ceci est rempli de belles idées, et je vous remercie du plaisir que la lecture m'en a fait; à l'égard de la citation des Lettres Persanes il vaut autant que mon nom y soit que celui d'un autre, et cela n'est d'aucune conséquence.

La réputation de Monsieur le Docteur Midleton est certainement venue jusqu'à nous. Notior ut jam sit canibus non Delia nostris, et j'espère bien me procurer l'avantage de lire les ouvrages dont vous me parlez. Je sçais que Mr. de Midleton est un homme éminent. J'ai Monsieur l'honneur d'être, &c.

A Paris ce 3 7bre, 1749.

Je vous prie Monsieur, de vouloir bien faire mes compliments très humbles à Mons. Stewart: il fairoit bien de venir nous revoir cet automne prochain.

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