EPISTRE DE DAME POESIE, AV

Treſchreſtien Roy Francois, pre-
mier de ce nom : Sur la tra-
duction d’Homere,
par Salel.

VEV legiandfaix que fur

tes bras ioubftiens,

oy trëfpuiffant, leplu

grand des Chrefticns)

ant pour la gucrre, Iboii

droi commencée,

iC6treceluy quit’ala foy faulſée,

Oi, e.p.Our le bing ou ton efprit s’applique,

À gouuerner ce beau peuple Gallique,

Qw s’efiouyft & tient bien bon heur,

D’auoir de Dieu, tel Roy, tel Gonuerneur :

Si i’entreprens te faire la leure

De quelque baffe & leg ere efcripcure,

Te doubte fort de faillir grandement :

Bien cognoilThnt que ton entendement,

Touuiours repeu de celefte viande,

Ne peuk goufter choie qui ne foit grande.

Mais quand je voy apres, queie fuis celle,

En qui reluit fouuent quelque eftincelle

De ta faueur (me donnant priuaulté

De conferer auec ta royaulté)

le me refouiz : Saichant que qui s’auance

Trop hardyment, n’entend pas ta.puilThnce : -

Mais qui trop craini, & n’eft deuant toy leur,

Ignore au1i ta.clemence, & doulceûr.

, I’ay alai& & nourry, comme mere,

Plufieurs enfans, entre lefquelz, Homere

Fut lepremier, par qui dame Nature,

Feift aux humains liberale ouuerture

De fes fecretz : & fi trefbien l’apprit,

Oion na fceu veoir depuis pareil elprit

Reprefenter les myfteres du monde

Le mieülx au vif Car la chofe profonde

lila traiaoit haukement, & la baffe

Trcfproprernent, & non fans grande grace.

Si qu’on peult dire, en voyant Ion ouuraig;

Ql et hiy ieuI, de Nature l’imaige.

Dont i’ay acquis par tout louange telle,

Oe l’en demeure i lamais immortelle,

Et tous mes fliz iufqu’au ciel extollez.

Cet rocean, dou font ainfi coulez

Les clairs ruyffeaulx, pour l’efprit arroufer

De bon fcauoir, & puys le difpofer

À la vertu, le rendant fuIeptible

Du bien parfai, hau1t, & incorruptible.

D e la liqueur de cefte claire fource,

Grecs, & Latins, courans 1 plaine courbe,

Ont beu grans traith : dou font apres yflumes

Opinions, diuerfement receues :

Chafcun penfant la fienne plus nayfue,

Venant du fonds de cefte fource viue.

Celuy qui preuue, & montre euidemment

Lame immortelle, a pEins vng fondement

En cet Autheur :L’ autre qui admnonefte

Suyure vertu, & tout office honefte, -

À fon recours, comme par vng miracle,


A’ les l?eaulx yers, qui luy feruent d’oracle.

Ariftippus, de Ion lens tranfporté,

Lequel penfoit la feule volupté -

Eftre le bien, ou chafcun debuoit tendre,

Comme au vray but, s’eft efforcé d’y prendre

Pied, fur les motz couchez en vng pafTaige,

L’interpretant trop a fon aduantaige. - -

Celuy qui donne a la grand’ Prouidence

Du Souuerain, -la fuperintendence

De l’Vniuers, & croit la choie née

Eftrefubgee àvnedeftinée,

Ordre certain, qui ne be peult confondre,

Y trouue aflèz de raifons pour relpondre

A’ ces refueurs, qui, contre venté,

Afsignent tout . la Temerité,

Et i ne (cay quel rencontre de corps,

S’entreioignants, par difcordants accords.

Il n’eft paltiige en la Philofophie,

Tant boit diuers, qui ne le fortifie,

Par quelque di&, ou fentence notable,

De ce Po&e. Et qu’il boit veritable,

Thalés le faige entre les fept Gregeoys

Tant renommé, y lifant quelque foys,

Q l’Ocean donnoit eftre, & naiffance

A’ tous les corps :fans autre cognoiftance,

Soubdainernent il difcourt, & le fonde,

Q, e terre, ciel, & la machine ronde,

ladis par l’eau fut prodthe & forgée,

Et de la main humide ainfy rengée.

Xenophanés qui s’efforce d’enquerrc

Le vray principe : & di& I’eau, & la terre

Eftre prerniers.Puis d’autre opinion

Empedoclés, affermaiit l’Vnion,


Et le Debat, auoirfai& toute choie :

Vng chafcun d’eulx fa fentence clilpofe,

Selon qui! l’a dans Homere trouuée,

Et la maintient veritable & prouuée.

Les mouuementz, les maífons, les diftance&,

Des corps des cieulx, Ieurs afpe&z, leurs puiftances,

Tonnerre, efclair, grefle, vent, pluyes, nues,

Parles beaux vers font clairement cognues.

Il montre aufl3r qu’il a eu le fcauoir

D’Arithmetique.Encor y peult on veoir

Beaucoup de i’art, enfeignant la mefure.

Oiand Phidias feit la belle figure

De Iuppiter, des Grecs tant eftitne’e,

life venta l’auoir ainfy formée,

De quatre vers du Poëte gentil,

Ô luy fer u oient de pourtrait & d’outil.

Oultre cecy, tout l’eftat Politique,

L’Agriculrnre, & foing Oeconomique,

Tant necefThire I cefte vie humaine,

Le vray Mefpris de toute chofe vaine,

Et l’Honneur deu, par les hommes, aux dieux,

Y et defcript, & le prefente aux yeulx

De tout lifant, comnme viue painture.

O’ Noble efprit, O’ gente creature,

Bien heureux et qui tes oeuures contemple,

Et qui s’en fert de miroir & d’exemple.

Merueille n’eft doncques fi tant de villes

Dupais Grec, & des prochaines yfles,

Ont eltayé I trouuer le moyen,

Dele nommer leur natif Citoyen :

Comme feroient plufieurs grandes princeIThs,

Otj cognoifTans les vertu z, les richelfes

D’ung puilThnt Prince, & treshauk’Roy de France,

D efireroyent auoir Ion accoinance

Mettant chalcune en auant 1t valeur,

Po ur, I l’amour, donner quelque couleur.

Et de II vint, qu’vng trelgrandperfonnaig;

Voulant monftrèr clairement Ion lignaige,

Et le pais, dit que Ion origine

Eftoit du ciel, & la mere diuine

Calliopé, pnincipale des Mules :

Car en voyant tant de graces inhibes

En vng fubge&, il penloit imnpolsible,

Q’engendré feuft de quelque corps paisible.

Et toutesfois cefte perfe±ion,

Oncc.1ues ne fut d’aucune ambition

S ollicitée, onc l’efguillon de gloire

Ne le picqua, pourlaifferlamemoire

De Ion feul noin & moins de fa Patrie.

Tout au rebours d’vne grande partie

D autres autheurs, qui (mettans en lumiere

Qelques efcriptz) en la page premiere,

Couchent leurs noms, pour acquerir louange,

Q bien fouuent en deshonneur le change.

La peur que l’ay qu’on me tienne fÙ1ee,

Roy trelpuiffant, parlant de ce Po&te,

Me contraindra de paulèr en filence,

Tout le meilleur de fa grande excellence.

le m’abftiendray pour rheure a dèclairer,

Comme les dieux l’ont voulu decorer

Deprophetie, en ce qu’il apredit

L’autorité, le regne, & le credit,

Oe les Troiens , apres leurs grans dangers,

Auroyent vn iour, es pais eftrangers.

Ic-me tairay, des contrées diuerCes, -

Q’il voyageades perilz, des trauerfes,

Oil luy conuint plufieurs fois foubftenir,

Pour le defir ardant de paruenir,

A’ la notice, & fcience certaine

De toute chofe, & diuine & humaine.

Comme l’efprit d’À chilies l’agita

Diuineinent, & les yeulx Iuy ofta,

En luy rendant apres, fAme pourueue

De trop plus claire & plus fubtile veue :

Ne plus ne moins que Ion compte dufage

Tirefias, qui veit le nud corlaige

Pattas. De la deeflè, & prophete en deuint :

Etfi i’ofois le dire, ainfy qu’aduint

Au bon fain Poi, que lefti Chrift rauit,

Et aueugla, auant qu’il f’eri feruir,

Luy faifant veoir au ciel choies en fomme,

Q, i’il net permis de dire . langue d’hommes

le diray bien, & ne m’en fcaurois taire,

O, e le plus beau de tout l’art Militaire,

Et tellement en Ion ouuraige efpars,

Ion le peult cueillir de toutes pars.

Et fern bleroit, veu cefte aWe &ion,

Q, en efcripuant, il eut intention

Montrer en quoy l’heur ou malheur confite,

D’vng affaiilant, ou de cil qui refifte.

Car on y voit deux puiitantes armées,

Souuentesfois I combatre animées :

Et les deux chefz enhorter les bouldards,

A’ fe renger deul”oubz leurs eftendards :

Leur propofant pour la belle vi&oire,

Honneur, prouffi, & immortelle gloire.

Lon y apprent à villes afieger,

Et les fouldards camper, & diriger

Commodement : & pour n’etre forcez,

Se remparer de paliz, & foltez.

Mettant roufi ours en place plus patente,

Droit au rnylieu la grand Royale tente :

Confequemment les plus adroitz & fors

Sur les deux coings, p our feruir de renforts.

La peult on veoir, la prudence requife

À bien fournir quelque hàuke entreprife.

Comme il conuient que le chef le confeill -

Aux plus experts, & leur prefte loreille.

Comme il luy fault auec iceuix trai&er,

Puis eſtre prompt, quand à l’executer,

Meimes en chofe aduentureufe & grande,

Ou bien couuent la fortune commande,

Et ou peu vault fubtile inuention,

Si mile n’eft à execution

Qi1-fault punir inutins, fediciewc,

Et mefdifans :puis louer iulqu’aux cienlx,

Et guerdonner les plus forts & puiul’ans,

Qtj par effet font rrefobeilfans.

Qand aux fouldards, chafcun y peuk apprendre

Maint tour Cub til, pour l’ennemy furprendre.

Et rnefrnement qu’on ne doit f’esbayr

D’vng feu! malheur :mais touIours obeyr.

Et (‘il adulent qu’ilz le trouuent vaincqueurs,

Etre aduifez, de ne mettre leurs cueurs

Tant au butin, qu’ilz ne voyent fur l’heure,

Si la campaigne, & le camp leur demeure.

Encor y et la bacon de combatre

Seul, corps à corpS : & le moyen d’abbatrc

Aucunesfois la noyfe commencée. -

Courfe, Sai1lie, Efcarinoufhe dreIThe,

EmbuIhe aux chaps, Guet prins, Faulfes alarmes,

Tout y et clair : Brief cet vng miroir d’armes.

Dont a bon droi, le preux Roy Alexandre,

Oi defiroit fa renommée efpandre,

Trop plus auant que les grandes con queftes

Ne f’eftendoyent, entre tous les poetes,

Il fouhaioitvng feu! Homere auoir,

Bien cognoiflant ‘le prince de fcauoir,

Qil nya Mort, ne long temps qui confume

Ce que faiviure vne bien do6te plume.

Face qui veult en marbre, ou fer grauer

Sa pourtraiure, & la face efleuer

Surpyramide, ou bien haulte colomne :

À tout cel;le temps quelque fin donne.

Mais les beaulx vers d’ung clair efprit tilTuz,

Maul gré le temps, obtienxent le deffiis :

immorteiz foit, & lès rnortz font reuiure,

Car plume vole, ou mta1 ne peuk fuyure.

CeieuneRoy, voyant donc que Nature

Ne monftroit plus fi digne creature,

Il prop ofa en lieu du perfonnaige,

Auoir aurnoins pres de îoy Ion ouuraige :

Vfant touliours du poete Royal;

(Telle nommoit) comme d’vng ferf loyaL

Ong-ne reuint d’afl’rnk ou d’efcarrnouche,

Tant feuil il las, qu’auant le mettre en couche

Il n’en apprint quelque vers fingulier :

Puis l’en feruoit comme d’vng orilier.

Et bien fouuent difoit que cet Autheur

Luy tenoitliu de Guyde, & Condueur :

Et qu’il deuoit plus à fa poéfie,

Qa les fouldards, la conquefte d’Afie.

Difoit encor, que fur lucz & violesÇ

On pouuoit bien chanter choies friuoles :

Mais il faloit les beaulx vers heroiques

Chanter au ion des trompetes belliques.

Pareil vouloir eut le Roy Ptolomée,

I’entens cekiy duquel la renommée

Florift encor, pour la folicitude

Oil eut toufiours enuers les gens d’eftude :

Faifant recueil de tant de librairie.

Car il punit l’audace & bauerie

Durnefdilanr, & fuperbe ZoI’le :

Qui tant ofa que d’aguyfer Ion ilile

Encontre Homere : & pour Ion faulx libel!;

Apres tourmentz luy donna mort cruçle.

Croire conuient auff’y, que les Romains

Reueremment l’ont tenu en leurs mains :

Car Scipion le vainqueur de Carthage,

Prilant vng iour l’heur & grand aduantage

D’Achilles Grec, chante dedans les vers,

Cria tout hault (Ayant les yeulx ouuers

Tournez au ciel) Or pleut I Dieu, que Rome

Fut maintenant ornée dung tel homme :--

Certainement les mnarciaulx efpritz,

Et leurs beaulx faiz, feroient en plus grand pris.

Mais dequoy fert, Prince trefredoubté,

Dire cecy deuantta mai efté -

Dequoy te fert, fi je te ramentoy

Tout ce defThsQi le fcait mieulx que toy

OuJ et l’efprit, ayant plus en referue -

De bon fcauoiryeulx je enfeigner Minerue

b

Certes lienny, vne aultre choIe, Sire,

M’a mis en main laL plume pour t’efcrire.

Voyant par toy les arts croiftre & fiourir,

Qi ont cuydé au parauant perir :

Ét que delia deux deeffès courtoifes,

Litterature, & les Armes Francoifes,

Par ton moyen tele amour ont enfemble,

Q, impofsibIe et que Ion les defafTemble :

Tant reluyfans, que leur claire fplendeur

FaiCt du beau lis cognoiftre la grandeur.

reftois rnarrye, & non pas fans raifon, -

Qen fi heureufe & dorée faifon,

Ta France fut d’ung Homere priuée.

Si de Ion nom, la gloire et arniuée,

(Comme Ion &) aux plus loingrains Barbares,

Indois, Perfans, Borifthenois, Tartares,

Et fi les mers & defers n’ont peu faire

Oeulx el’loignez du prefent hemyfphere, -

Priuez encorde veoir le Pol Ar9ique,

N’ayent entendu cet oeuure poétique,

Saichans au vray la perte, & les regretz

Des bons Troiens, & la ioye des Grecs.

Il m’a femblé que ta France prifée

Tant de Pallas, & Mars fauorifée,

Deuoit auoir pour fa perfeion,

De cet Aurheur propre traduction.

Et pour ce faire, Ô prince trefpuif’fant,

lay detiné vng tien obeifrant

Humble fubge& Salel, que tu recois

Et mez au renc des poetes Francois :

Auquel defia ta Royale faneur,

À fait goufter du frui6 de Ion labeur.

Par iceluy, qui n’a aukre delir,

OI faire choie ou tu prennes plaifir :

Tu pourras veoir en brief l’oeuure auancée

De l’Iliade, & puis de l’Ody1Te :

Non vers pour vers :Carperfone viuante

Tant elle bit doue & bien efcriuante,

Ne Icauroitfaire entrer les Epitheres

Du tout en ryth me. Il fouffift des Postes cc

La volunté eftre bien entendue, cc

Et la fentence, auec grace rendue.

Les anciens diîoient dIre imp ofsible

Tirer des mains d’Herculés inuincible

La grand ni alFue : Encore plus d’ofter

L’horrible fouidre au grand dieu luppiter;

Et pour le tiers, à Homere rauir

Vng vers entier, pour apres l’en feruir.

Or 1i Salel l’efforce de le rendre

En ton vulgaire, en et il à reprendre

Je croy que non. Ains fault que ion le p rife :

Sinon du fai, aumoins de l’entreprile.

Veti mefmement, que par I ion peuk veoir,

Qe celle langue et duifante au fcauoir :

- Et qu’il n’eft rien trop dur au Tranflateur,

Ayant vng Roy, à Maitre & Prote&eur.

Ce neantmoins, conibien que ta fentence

Roy trefchreftien, luy ferue de defence,

Comme venant du trefThin iugement

De ton diuin, & noble entendement :

Et que celuy, du confeil duquel vies,

Ton Caftellan, le bien aimé des Mules,

Luy fauorife, & Itous fesIemblables, -

Qand il cognoift qu’ilz te font agreables.

- - bij

On trouuer’a vne grand compaignie

D’aukres efpritz, promptz à la Calumnie :

, , Qii retindroyent dedans leur bouche foie

Vng charbon vif, pluftoft qu’vne parole

Iniurieufe :& en lifant ces vers,

Soubdainement donneront à trauers,

En les blafmant : Puis (reffemblans la moufche)

S’enuoieront, Iaiufans la dure touche,

Et l’efguillon, de leur langue mauuaife.

A’ tous ceulx la (Sire, mais qu’il te plaife)

Te relpondray :non pour feul excufer

Ce traduifant, ne pour eulx acculer :

Mais foubftenant la publique querele

Des Tranflateurs, nourriz de ma mammelle.

En premier lieu, c’eft vng inique fain,

Vituperer le lab eur, lequel fai&

Ome plufieurs artz, qui n’eftoient en Iumniere

Sont ia renduz en leur clarté premiere :

Et le Icauoir, aultresfois tant couuert,

Et maintenant à chafcun defcouuert.

Secondement, puis que c’dft vne peine,

Q grand trauail, & peu d’honeur ameine,

(Car quoy que face vngparfai traduteur,

Toufiours l’honeur retourne à l’inuenteur)

Deuroit on pas leur vouloir accepter

En bonne part, fans point les mo1efter

Confiderant quilz n’ont entente aucune

Fors d’augmenter l’vtilité commune.

le vouldrois bien que ces beaulx repreneurs

Fuilènt vng iour fi bons entrepreneurs,

Qe ion veut d’eulx, & leur veine gentile,

Qelque argument plus honefte, & vtile.

Certainement en lieu d’eftre Cenieurs,

Il leur fauidroit Patrons, & Defenfeurs.

Car on verroit, de leurs traiz, la plus part

Prife d’ailleurs : & qui niettroit à part

Le larrecin (laifrant leur Mule franche)

On trouuerojt la charte toute bÎanch.

Et quant à ceuix qui font petite eftime

De tranulater, ou faire vers en rhythm;

Su leur plailoit vng petit elprouuer

Cell exercice, ilz pourroyent lors trottuer

Leurs bons cerueaulx fi confuz du defordre,

Qon le verroit fouuertt les ongles mordre,

RecognoilThns qu’il y a difference,

Entre penfer, & me&re en apparence.

l’anieneroys encor quelque raifon

Pour cell effe :mais que vaultl’Oraifon, cc

Tant elle foit do9e & bien terminée,

Ayant affaire à ceruele obftin6e

Vng feul confort que je prens en ceci

(Roy trelpuifflint) amoindrit mon foucy :

C’eff qu’il ne fault defence preparer,

Ou ion fe peult d’vng grand Roy remparer : «

D’vng Roy Francois, qui en vertu Royale,

Tous aultres Roys, ou lurpafTe, ou efgale :

‘C

Le nom duquel fera mourir! enule,

Donnant à 1 oeuurevne durable vie.

A’ toy l’adreflè, à toy feul et vouc :

11 Iuffira que de toy (oit louée.

A’ tout le moins que tes clair voyans yeulx

Palfent deffus :ie ne requiers pas myeulx.

A’ tant fain fin ton humble chambriere


Faifant à Dieu trefdeuote priere,

Qu’en longue vie, & ſaine te maintiene,

Et les Fleurons de la Fleur Treſchreſtiene.

FIN DE L’EPISTRE.

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