5. À Vénus.

Je chanterai la belle Vénus à la couronne d’or.

Elle a pour empire les bords de file de Chypre, où le souffle humide du zéphyr la transporte sur une molle écume à travers les vagues mugissantes de la mer. Les Heures aux riches bandeaux la reçoivent avec allégresse et l’ornent de vêtements divins : sur son front immortel elles placent une belle couronne d’or admirablement travaillée, dans ses oreilles percées des bijoux d’orichalque, enrichis d’or pur ; elles environnent son cou délicat d’un collier d’or qui retombe sur sa blanche poitrine, admirable collier que portent les Heures elles-mêmes quand elles se rendent aux danses des dieux et dans le palais de leur père. Sa toilette achevée, elles conduisent cette déesse dans l’assemblée des immortels. Ceux-ci la saluent et lui présentent la main. Chacun d’eux désirerait conduire en sa demeure cette aimable vierge pour en faire son épouse, tant Cythérée couronnée de violettes leur semble digne d’admiration.

Salut, déesse au regard séduisant, au doux sourire : accordez-moi la victoire dans ce combat, protégez les accents de ma voix : moi, je ne vous oublierai pas et je vais chanter un autre hymne.

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