À Monsieur le baron Taylor.

3 novembre 1819.

Sur ma réclamation, M. de La Bourdonnaye m’écrit, mon cher Taylor, que Hernani a été rendu au théâtre le 31 octobre Est-ce que cela est vrai et possible ? Et comment n’en saurais-je rien ? Vous seriez bien bon de m’écrire un mot qui me dît oui ou non, ou mieux encore, de me venir voir cinq minutes un de ces matins. Votre ami,

V. H.

À Son Excellence le ministre de l’Intérieur,
en son hôtel.

Monseigneur,

Au nombre des suppressions qui ont été faites à mon drame de Hernani, il en est quatre contre lesquelles il m’est impossible de ne pas réclamer.

Ces suppressions me semblent d’autant plus difficiles à expliquer qu’aucune raison politique ne peut les motiver.

Si cependant elles n’avaient que peu d’importance, je ne ferais pas difficulté d’y souscrire, ne fût-ce que par amour de la paix. Mais, quoiqu’elles ne paraissent porter que sur des mots, elles attaquent l’ouvrage au cœur, en ôtent leur sens à deux des principales scènes. C’est ce qu’il me serait aisé de démontrer soit à Votre Excellence elle-même, soit à la personne qu’elle voudrait bien désigner pour s’en entretenir avec moi ; car je ne puis croire que de pareilles radiations soient définitives et sans appel.

J’ai l’honneur d’être avec respect, — Monseigneur, — de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur.

VorHugo,

11, rue N.-Dame-des-Champs.

Paris, 6 novembre 1829.

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