À MM. Colfavru et J.-E. Bérard à la Conciergerie.

Messieurs,

Votre remerciement me touche, mais je n’ai fait que mon devoir. Défendre la liberté, c’est défendre l’ordre et la constitution. Permettez-moi de vous remercier encore en même temps de n’avoir point douté de moi et d’avoir pensé que je resterais toujours fidèle aux idées et aux principes. Je ne sais même plus si vous m’avez jamais attaqué. Vous souffrez, cela me suffit. Hier je vous combattais, aujourd’hui je vous défends. Dans le malheur et sous les verrous je ne me connais plus d’ennemis, je ne me connais même plus d’adversaires ; j’ouvre les bras et je tends la main.

Je ne sais trop comment vous faire parvenir cette lettre, je la confie au hasard qui est parfois bienveillant.

Recevez, messieurs, l’assurance de mes sentiments de cordialité.

V. H.

10 août 1848.

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