À Madame Biard.

Mardi. [Septembre 1849.]

J’arrive, je trouve toutes vos lettres en bloc. J’y réponds sans perdre une minute. Je suis au désespoir. Vous m’appelez, et je ne puis faire toute la réponse que vous souhaitez. Vous n’êtes pas, je le vois, et d’ailleurs c’est tout simple, au courant de ce qui obère ma situation. Mais il y aurait mauvaise grâce et mauvais goût à vous l’expliquer en ce moment, aussi bien qu’à discuter votre idée. J’arrive au fait. Je mets deux mille francs à votre disposition.

Écrivez-moi que vous acceptez, et que vous me croyez quand je vous dis du fond de l’âme que c’est là tout ce qui m’est possible. Celui de nous deux qui souffre le plus en ce moment, c’est moi. Je voudrais tirer du sang de ma veine, mais le sang n’est pas de l’argent.

À vos pieds toujours.

Donnez-moi des nouvelles de votre santé.

Écrivez-moi à quelle époque vous désirez tirer sur moi pour ces deux mille francs.

L’affaire dont vous me parlez de la part du Siècle a des complications diverses et n’est pas de celles qui peuvent se traiter par lettres. Du reste, j’ai encore un assez long travail de revision à faire. Je n’ai pas besoin de dire combien sont étroites mes affinités avec le Siècle.

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