Au Rédacteur de la Constitution du Loiret.

Vous avez fait beaucoup d’honneur à ces quelques paroles inspirées par le double amour de la France et de l’Italie. Quelle que soit la diversité des nuances politiques, tous les cœurs généreux se rencontrent là où il faut défendre les libertés opprimées et les nationalités bâillonnées.

Quant à moi, je ne ferai jamais défaut à ce devoir, et si le ciel me prête vie, je serai de ceux qui feront reculer les despotismes et les tyrannies. Nous autres pauvres hommes, comme individus, nous ne sommes rien, mais quand nous prenons en main une idée éternelle, nous pouvons tout.

Victor Hugo.

12 novembre 1849.

Inédite. — Historien et homme politique, Guizot eut une grande influence sur les destinées du pays. Ministre de l’Intérieur, puis des Affaires étrangères sous Louis-Philippe, son intransigeance fut fatale à la monarchie ; il refusa toute réforme, il repoussa toutes les revendications des libéraux et se rendit tellement impopulaire qu’il entraîna le roi dans sa chute et provoqua la révolution de 1848. Il passa alors en Angleterre où il reprit ses travaux et publia de nombreuses études historiques. Victor Hugo a laissé de lui dans Choses Vues un portrait curieux. — Guizot avait écrit de Brompton le 5 janvier à Victor Hugo.
Nous avons trouvé le brouillon de la réponse précédé de ces quelques lignes :
« M. Guizot m’a écrit en m’envoyant son livre De la Démocratie en France. (Ci-joint sa lettre que M. Genin m’a apportée.) Je lui ai répondu. »
Au bas de ce brouillon le commentaire suivant :
Je ne pouvais, ni ne devais froisser l’homme tombé. Et puis je crois toujours à l’avenir du talent. — Pourtant il manque une chose à M. Guizot, c’est de croire au peuple. Ne pas croire au peuple, c’est être athée en politique. Vox populi, vox Dei.
Bibliothèque Nationale. Inédite. Victor Foucher était, depuis 1848, procureur de la République. Bibliothèque Nationale. Hugelmann était un insurgé de juin ; arrêté et emprisonné à Belle-Isle-en-Mer, il écrivit à Victor Hugo qui lui répondit aussitôt. On trouvera, p. 316, à la date du 30 octobre 1859, l’explication des lignes composées ici en italiques. Silvio Pellico, écrivain italien, poète, fut arrêté en 1820 sous l’inculpation d’affiliation aux sociétés secrètes ; c’était un patriote ardent, désirant l’indépendance et l’unité de l’Italie, et révolté du joug imposé par l’Autriche ; il fut incarcéré à Milan, puis connut les Plombs de Venise ; condamné à mort, sa peine fut commuée à la détention au Spielberg. Gracié enfin par l’empereur d’Autriche, il revint à Turin. Durant toutes ses captivités il se résigna et se tourna vers la religion. Il publia un livre qui le rendit célèbre : Mes prisons. Le Journal de Bordeaux, 1er juillet 1863. Moëssard, comédien, avait obtenu un prix de vertu à l’Académie française et, depuis, était tombé dans la misère. Jules Janin, dans son feuilleton théâtral (Journal des Débats, 23 avril 1849), parla de Moëssard et cita la lettre de Victor Hugo. Ledru-Rollin, le 24 février 1848, s’éleva contre la régence de la duchesse d’Orléans et demanda la constitution du gouvernement provisoire ; il en fut ministre de l’Intérieur. Élu député, orateur puissant et convaincu de la gauche, il eut une grande influence sur les décisions de son parti. Dans la tentative de coup d’État du 13 juin 1849, il fut gravement compromis et gagna la frontière. Il fut condamné par contumace à la déportation. Pendant l’exil et au retour de Victor Hugo en France, Ledru-Rollin fit cause commune avec le poëte dans toutes les manifestations républicaines, et un discours prononcé le 24 février 1878 pour l’inauguration du tombeau de Ledru-Rollin montra en quelle estime Victor Hugo tenait le grand orateur disparu. Auguste Blanqui, républicain fanatique, passa les trois quarts de sa vie en prison ; ses moments de liberté furent employés à organiser des mouvements révolutionnaires. Vers la fin de sa vie, il fonda le journal : Ni Dieu, ni maître. — Lettre citée par Léon Séché dans les Annales romantiques, 1905. Inédite. Le Congrès des Amis de la Paix. Richard Cobden, homme politique anglais, membre de la Chambre des Communes, promoteur du libre-échange ; grand ami de la France, il développa les relations commerciales entre les deux pays. Homme politique irlandais, membre de la Chambre des Communes. Alfred Asseline. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Cette lettre écrite, comme la première ligne le prouve, au retour d’un voyage, ne peut se placer qu’en septembre 1849, quand Victor Hugo revint de visiter la Somme et l’Oise. Il n’y a pas de voyage publié entre 1844 et 1849. Victor Hugo se sentait une certaine responsabilité dans les embarras financiers de Madame Biard. Il nous faut rappeler ici un événement qui avait fait grand bruit en 1845. Le peintre Biard avait surpris sa femme et Victor Hugo et avait fait constater le flagrant délit d’adultère. Mme Biard fut envoyée à Saint-Lazare, puis au couvent. Procès, divorce. C’était une vie brisée. Loin de lui fermer sa porte, Mme Victor Hugo la consola et l’aida en plusieurs circonstances. Louis Guimbaud. Victor Hugo et M me Biard. L’Événement, 4 novembre 1849. Reproduite dans Actes et Paroles. Avant l’Exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Gustave d’Eichtal, publiciste, collabora au Globe et à L’Organisateur et y traita du saint-simonisme auquel il se ralliait. Après les persécutions dont les saint-simoniens furent victimes, il se réfugia en Grèce, puis revint en France en 1836 et y publia Les Deux Mondes, étude sur la question d’Orient, et plusieurs ouvrages de critique biblique et philosophique. Il eût voulu que la langue grecque devînt la langue universelle. Collationnée sur une copie faite par Victor Hugo. Archives de la famille de Victor Hugo. La Démocratie pacifique, 16 novembre 1849. L’Expédition de Rome, discours prononcé le 19 octobre 1849. Dans le département du Loiret, ce discours fut distribué à plus de 4 000 exemplaires.

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