À Charles Edmond.

Puisque la persécution, monsieur, vous oblige à quitter la France, vous trouverez, j’espère, sur une autre terre l’accueil hospitalier que méritent vos sentiments élevés et votre esprit sympathique et noble. Ceux qui vous connaîtront vous apprécieront bien vite, et je serai heureux pour ma part d’apprendre qu’on ne vous fait pas trop regretter la France.

Nous vous reverrons ici, monsieur, je n’en doute pas, vous connaîtrez la prospérité après l’adversité, mais vous reviendrez à votre vraie patrie qui est la France et qui ne vous repoussera pas toujours, soyez-en sûr. Je ne vous dis donc pas adieu, et je vous envoie, avec tous mes souhaits de bonheur, l’assurance de tous mes sentiments de cordialité.

Victor Hugo.

9 juin 1850.

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