À Madame Victor Hugo.

Bruxelles, 31 décembre [1851].

Chère amie, M. Bourson qui te remettra cette lettre est le rédacteur en chef du Moniteur de Belgique. Reçois-le de ton mieux. C’est un homme fort distingué, d’un esprit rare et d’un noble cœur. Il est dans toutes nos idées, et sa femme, qui est spirituelle et charmante, te ressemble encore par l’enthousiasme et la foi à l’avenir et au progrès.

Je t’envoie un article du Messager des Chambres d’ici sur le fait qui t’avait alarmée. Cela achèvera de te rassurer. Je n’ai, malgré ce petit incident, qu’à me louer de l’accueil qu’on me fait ici.

L’année finit aujourd’hui sur une grande épreuve pour nous tous, nos deux fils en prison, moi en exil. Cela est dur, mais bon. Un peu de gelée améliore la moisson. Quant à moi, je remercie Dieu.

Demain, jour de l’an, je ne serai pas là pour vous embrasser tous, mes chers bien-aimés. Mais je penserai à vous. Tout ce que j’ai dans le cœur s’en ira vers vous. Je serai à Paris, je serai à la Conciergerie. Parlez de moi à ce dîner de famille et de prison que je regrette tant ; il me semble que j’entendrai.

Je te remercie du journal que tu me fais. Il me sera en effet, je crois, très utile, car tu vois un côté que je ne vois pas. Remercie Béranger et fais faire mes compliments à Berryer. Je serai charmé de lire la conversation de Béranger.

Ici les renseignements m’affluent. Je suis presque aussi entouré qu’à Paris. Ce matin, j’avais cercle d’anciens représentants et d’anciens ministres dans mon bouge de la Porte Verte où je suis toujours.

On m’a apporté une lettre confidentielle de Louis Blanc. Ils vont fonder à Londres un journal paraissant toutes les semaines, en français. Le comité serait composé de trois français, trois allemands, trois italiens. Je serais l’un des trois français avec Louis Blanc et Pierre Leroux. Que dis-tu de cela ? On pourrait faire une grande lutte contre le Bonaparte. Mais je crains que cela ne retombe sur nos pauvres chers prisonniers. Dis-moi ce que tu penses à ce sujet. Mais n’en parle à personne qu’avec une extrême réserve. Le secret m’est demandé.

Schœlcher est arrivé cette nuit, déguisé en prêtre. Je ne l’ai pas encore vu. L’autre nuit, je dormais. On me réveille. C’était de Flotte qui entrait dans ma chambre avec un avocat de Gand. Il avait coupé sa barbe. Je ne le reconnaissais pas. J’aime beaucoup de Flotte. C’est un brave et un penseur. Nous avons causé une partie de la nuit. Il est comme moi plein de courage et de foi en Dieu.

Je t’embrasse tendrement, pauvre chère amie, et mes chers enfants. Je vous envoie toutes mes tendresses. — À bientôt mon Charles. — Chère amie, serre les deux mains à Auguste et à Paul Meurice. Mets-moi aux pieds de madame Paul Meurice. Comme vous devez avoir encore de bonnes heures tous ensemble dans cette prison ! Que je voudrais y être avec vous et avec eux !

Embrasse pour moi Bellet et sa gracieuse et excellente femme. À bientôt.

Mets sur la lettre blanche que je t’envoie cette adresse : Mme d’Aunet, poste restante, Bordeaux. Et fais jeter à la poste.

Émile de Girardin, après avoir fondé plusieurs journaux, révolutionna le journalisme, en 1836, par la création de La Presse, premier journal politique à bon marché, lésant les intérêts de ses confrères ; une polémique s’engagea entre La Presse et Le National dont le directeur, Armand Carrel, provoqua Girardin en duel. Carrel fut tué. — Girardin, élu député à la Législative, siégea à l’extrême gauche ; au coup d’État il fut, non exilé, mais éloigné ; il rentra bientôt à Paris où il reprit la direction de La Presse. En juin 1866 il fonda La Liberté. Après la chute de l’empire, il acheta Le Moniteur universel et Le Petit Journal. Il publia plusieurs études sur la presse et quelques comédies dont l’une, Le Supplice d’une femme, remaniée par Alexandre Dumas fils, entra au répertoire du Théâtre-Français. Les relations de Victor Hugo avec Émile de Girardin se nouèrent en 1833, à la fondation du Musée des familles ; elles continuèrent, cordiales, et, pendant l’exil de Victor Hugo, dévouées. Girardin n’hésitait pas à reproduire, aussi intégralement que le régime impérial le tolérait, les manifestes partis de Guernesey. Leur correspondance, en ce que nous en connaissons, se poursuivit jusqu’en 1876. Archives Spoelberch de Lovenjoul. — Cette lettre, évidemment officielle, était destinée à paraître dans le premier numéro du Bien-être Universel, journal hebdomadaire fondé par Émile de Girardin et publié du 24 février au 30 novembre 1851. Le grand historien Michelet était, de cœur et d’esprit, le frère spirituel de Victor Hugo ; les mêmes aspirations, le même amour de l’humanité, le même idéal de liberté et de justice créa entre eux une sympathie qui s’accentua à mesure que l’œuvre de l’un refléta la pensée de l’autre. Leur correspondance commencée en 1831 se poursuivit jusqu’en 1869 (dernière lettre dont nous ayons connaissance).

Michelet vit en mars 1851 son cours au Collège de France suspendu par ordre ; une protestation des élèves des Écoles de droit et de médecine fut aussitôt libellée et portée le 23 mars à Victor Hugo pour lui demander d’intervenir à la Chambre. Les journaux rendirent compte de l’entrevue :
« M. Victor Hugo, auquel une affection des organes de la voix causée, comme on sait, par les fatigues de la tribune, recommande encore d’impérieux ménagements, a promis à ces jeunes gens, si noblement dévoués à la cause de la pensée, que s’il pouvait parler au moment où leur pétition serait discutée, il plaiderait la cause de leur honorable et courageux professeur, M. Michelet, et de son libéral auditoire, la jeunesse des écoles.
— Défendre M. Michelet, leur a-t-il dit, vous défendre, c’est défendre la liberté de la pensée, qui est le premier droit de l’homme, et la liberté de l’enseignement, qui est le premier besoin du peuple. »

(L’Estafette, 24 mars 1851.)

Malheureusement Victor Hugo souffrait beaucoup de la gorge ; déjà, le 2 septembre 1850, il était en traitement et, dans une lettre à M. Gillard, il écrivait : — « L’affection des organes respiratoires dont je suis atteint en ce moment m’empêchera de soutenir votre pétition à la tribune. »

Professeur de philosophie et maître de conférences à l’École normale, M. Jacques vit son cours suspendu en même temps que celui de Michelet. Il avait fondé, en 1847, une revue : La liberté de pensée. Giraud, jurisconsulte, vice-recteur de l’Académie de Paris, ministre de l’Instruction publique, fut révoqué en 1852. Brouillon. Bibliothèque Nationale. Mme Chapman était, depuis 1836, membre de la Société anti-esclavagiste de Boston. Elle édita les rapports de cette société sous le titre : Justice et injustice à Boston. Mme Chapman publia de 1839 à 1846 une revue hebdomadaire : Liberty Bell. Brouillon. Archives de la famille de Victor Hugo. Louis Noël. Correspondance. Crémieux, célèbre avocat. Député depuis 1842, il fut nommé en 1848 membre du gouvernement provisoire et ministre de la Justice. Il fut emprisonné après le coup d’État. Libéré, il reprit sa profession d’avocat. Élu député en 1869, il siégea à l’extrême gauche. À la chute de l’empire, il reprit le portefeuille de la Justice. En 1871, il fut élu député d’Alger, au désistement de Victor Hugo, puis sénateur en 1875. Très lié avec Victor Hugo, il le défendit dans plusieurs procès et fut pour lui un ami plus qu’un avocat.

Actes et Paroles. Avant l’Exil. — Voici la réponse reliée dans le manuscrit Actes et Paroles. Documents :

Palais de Justice, 7 juin 1851.

« En réponse à la demande que vous m’avez adressée, je vous préviens que je vous accorde la permission de défendre votre fils.

Le président de la cour d’assises,

Partarrieu-Lafosse. »

Inédite. Sur la séance du 17 juillet 1851. Discours de Victor Hugo sur la révision de la Constitution. Actes et Paroles. Avant l’exil. Bibliothèque Nationale. Inédite. Victor Hugo avait défendu, le 10 juin, son fils Charles qui s’était vu condamner, pour un article contre la peine de mort, à six mois de prison. Son frère, poursuivi pour un article contre le déni du droit d’asile (9 septembre 1851) fut condamné à neuf mois de prison et 2 000 francs d’amende. Le général Changarnier combattit vaillamment en Algérie. Monarchiste, il eût voulu, à la révolution de 1848, placer les princes de Joinville et d’Aumale à la tête de l’armée ; il échoua dans cette tentative. Il fut élu représentant et siégea à droite. Expulsé au coup d’État, il profita de l’amnistie de 1859 ; il reprit du service en 1870. Élu en 1871, il vota toujours contre les institutions républicaines. Sénateur en 1875. Le général Cavaignac, après avoir conquis ses grades en Afrique, fut élu représentant en mai 1848. Quand éclata l’insurrection de juin, il la réprima et l’écrasa avec une rigueur terrible. Il fut nommé alors chef du pouvoir exécutif, mais échoua pourtant le 10 décembre à la présidence de la République ; on lui préféra Louis Bonaparte. Arrêté au coup d’État, emprisonné au fort de Ham, il fut relâché un mois après. Élu en 1852 et en 1857 au Corps législatif, il refusa de prêter serment et fut considéré comme démissionnaire. Bibliothèque Nationale. Inédite. Les épigraphes étaient destinées au journal L’Avènement du peuple dont le premier numéro parut le 19 septembre 1851 et remplaça L’Événement, suspendu la veille. L’épigraphe choisie fut : « Soyez tranquilles, vous êtes souverains ». Le premier article de L’Avènement du peuple était une lettre ouverte de Victor Hugo à Auguste Vacquerie, lettre reproduite dans Actes et Paroles, Avant l’exil, dans le chapitre : Les procès de L’Évènement. Bibliothèque Nationale. Joseph Mazzini fut le véritable chef de la république romaine, il organisa la résistance au rétablissement de Pie IX ; il fut envoyé à l’Assemblée constituante en 1849 ; il fomenta des mouvements révolutionnaires dans toute l’Italie, toujours chassé, emprisonné, déporté, il ne se découragea pas et lutta pour l’alliance des peuples, pour la république universelle, contre la peine de mort. De 1830 à 1868, sa vie ne fut qu’un long combat dont sa liberté était l’enjeu. En 1870, à la prise de Rome, il redevint libre et mourut en 1872. Sa première lettre à Victor Hugo (20 septembre 1851) est un remerciement pour les paroles prononcées sur l’Italie dans le discours du 17 juillet 1851 (Actes et Paroles. Avant l’exil). Leur correspondance se poursuit, confiante et enthousiaste, jusqu’en 1856. Nous n’avons pas connaissance de lettres ultérieures.
Voici comment Victor Hugo appréciait Mazzini :
« Mazzini fait mieux que connaître les hommes, il les forme.
« Il a sous la main toute une école de praticiens révolutionnaires qu’il a faite, ce qu’on pourrait appeler un jeu d’hommes complet.
« Ce sont des hommes en effet, sobres, tempérants, froids, silencieux, bons, implacables ». — Océan. Édition de l’Imprimerie Nationale.
Actes et Paroles, Avant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Communiquée par M. Corbineau. Inédite. Collection de M. Loucheur.

Alfred de Musset avait écrit le 20 novembre 1851 ce billet à Victor Hugo :

Cher et illustre maître,


Je me présente de nouveau à l’Académie. — Votre nom m’y a déjà soutenu, et plus que jamais j’aurais besoin d’un si ferme et si grand appui. — J’ai essayé de vous voir et je comprends très bien qu’il n’y a pas de tems à perdre dans une vie comme la vôtre. S’il vous était possible cependant de trouver un instant pour moi, je vous en serais deux fois reconnaissant, car j’ai encore d’autres remercîmens à vous faire.

Tout à vous,

Alfred de Musset.

Nouvel échec. A. de Musset ne fut élu que le 12 février 1852. Victor Hugo était en exil. —

Le Livre, tome VII (1867). Billet écrit au crayon. Le 2 décembre au matin, Victor Hugo avait quitté sa maison de la rue de La Tour-d’Auvergne, et jusqu’au 11, jour de son départ pour Bruxelles, il dut fuir devant les menaces d’arrestation. L’Histoire d’un Crime donne tous les détails de sa conduite pendant le coup d’État. Bibliothèque Nationale. Bibliothèque Nationale. Bibliothèque Nationale. Auguste Vacquerie et Paul Meurice étaient alors, avec Charles et François-Victor, détenus à la Conciergerie. Bibliothèque Nationale. Les manuscrits. M. de Montferrier, bonapartiste, était gérant d’un journal élyséen, ce qui ne l’empêchait pas d’aimer, d’admirer Victor Hugo et de lui être tout dévoué. Mme de Montferrier était amie intime de Mme Drouet qui avait, pendant les derniers jours précédant le départ du poète pour Bruxelles, demandé asile pour lui à M. et Mme de Montferrier. Allusion à son frère Abel Hugo. Les quatre prisonniers de la Conciergerie : Charles, François-Victor, Paul Meurice et Auguste Vacquerie. Versigny, avocat, fut élu représentant de la Haute-Saône en 1849, et en 1851 il fut un des membres les plus actifs de la résistance au coup d’État. Exilé, il rentra en France en 1864 et fit en 1870 partie du gouvernement provisoire. Charles Rogier, homme d’État belge, né en France ; il fut gouverneur d’Anvers et plusieurs fois ministre de l’Intérieur, des Travaux publics, de la Guerre, des Affaires étrangères. Premier titre des Misérables. Louis Bellet s’attira par ses écrits politiques plusieurs poursuites en France et en Belgique. Il créa, en 1848, l’Union électorale de la Seine, collabora à plusieurs journaux, publia plusieurs ouvrages sur le droit, quelques drames et comédies et un grand nombre de brochures sur l’économie politique. Paul Meurice. Montferrier. — Bibliothèque Nationale. Henry Descamps, en 1846, fut envoyé en Belgique en mission historique. Après le coup d’État, il se rallia à l’empire et publia, le 15 août 1852, un panégyrique de Napoléon III se terminant ainsi : Acclamons l’empire et l’empereur. Le 3 décembre 1851, H. Descamps avait offert asile chez lui à Victor Hugo poursuivi, qui y avait passé quatre nuits. En vain le poète lui avait-il représenté qu’il y avait danger pour un fonctionnaire (il appartenait au ministère de la Marine) à abriter un représentant, qu’il pouvait être destitué, ou pis encore. Henri Descamps avait maintenu son offre. Le Figaro, 1er décembre 1881. Inédite. Bibliothèque Nationale. Du 16 décembre. Cette lettre serait tout entière à citer ; elle est publiée, comme la réponse de Victor Hugo, dans la Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Inédite. Mme Victor Hugo était allée passer quelques jours à Bruxelles. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Victor Hugo s’était présenté à Bruxelles, avec un passeport au nom de Lanvin. L’Histoire du 2 décembre que Victor Hugo avait entrepris d’écrire des son arrivée et qui ne fut publiée qu’en 1877, sous le titre : Histoire d’un Crime. Bibliothèque Nationale. Agent de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Porcher faisait le commerce des billets d’auteurs. Kossuth, patriote hongrois, poursuivait le même but que Mazzini en Italie : l’indépendance et l’union des peuples. En 1847, il devint le chef du parti populaire. Après l’échec de la révolution en Hongrie, il alla en Turquie, puis en Angleterre, en Amérique. En Italie, il essaya d’organiser une fédération des peuples des Balkans. Il mourut à Turin. — Il existe une correspondance entre Kossuth et Victor Hugo, mais elle n’est pas communiquée par le gouvernement hongrois. Bibliothèque Nationale. Berryer, célèbre avocat, grand orateur légitimiste, fut élu en 1848 à l’Assemblée nationale ; après le coup d’État, ayant voté la déchéance de Louis Bonaparte, il fut arrêté et emprisonné. Libéré, il rentra dans la vie politique en 1863 comme député des Bouches-du-Rhône. Béranger était allé voir Mme Victor Hugo (Lettre de Mme Victor Hugo, 23 décembre 1851). Louis Blanc, homme politique, orateur et historien, démocrate socialiste, fit partie du gouvernement provisoire en février 1848 et dut, après l’émeute du 15 mai, se réfugier à Londres où il vécut jusqu’à la fin de l’empire. Il y publia l’Histoire de la Révolution française. Il rentra en France après le 4 septembre 1870 ; élu à l’Assemblée nationale, il fut le chef de l’extrême gauche. Sa correspondance avec Victor Hugo se poursuit de 1839 à 1881. Il va sans dire que les opinions de Victor Hugo s’étant modifiées en 1849, ils combattirent tous deux dans les mêmes rangs. Schœlcher lutta toute sa vie pour l’abolition de l’esclavage. Sous-secrétaire d’État aux Colonies, il sut, en 1848, faire admettre le décret qui abolit l’esclavage dans les colonies françaises, puis démissionna. Député de la Martinique, puis de la Guadeloupe, il siégea à la Montagne et combattit l’élection à la présidence de Louis Bonaparte dont il fut jusqu’au bout l’adversaire. Expulsé au coup d’État, il vécut en Angleterre jusqu’en 1870 ; il rentra alors en France et fut élu à l’Assemblée nationale. Il s’efforça d’amener une entente entre Versailles et la Commune, mais échoua et fut emprisonné. — Sénateur en 1875. Il a publié une Histoire des crimes du 2 décembre et plusieurs ouvrages sur l’abolition de l’esclavage. De Flotte servit dans la marine sous Dupetit-Thouars et Dumont d’Urville. En 1846, de Flotte propagea les doctrines socialistes. Compromis dans les événements du 15 mai 1848, il fut arrêté et transporté à Belle-Isle. Il donna sa démission d’officier de marine en 1849 et fut élu à l’Assemblée législative en 1850. Expulsé au coup d’État, il se réfugia en Belgique. Lors de l’expédition de Garibaldi en Sicile, il fut chargé d’un débarquement en Calabre et fut tué en combattant, le 22 août 1860. Mme d’Aunet, après son divorce avec M. Biard, reprit son nom de jeune fille. Bibliothèque Nationale.

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