À Paul Meurice.

Merci. Vos généreuses et douces paroles me vont au cœur. J’ai relu trois fois votre tendre et admirable lettre. Quel contraste ! Une âme comme la vôtre à la Conciergerie et cette brute à l’Élysée !

Cher ami, j’espère que ceci sera court. Si c’est long, nous en sourirons plus longtemps. Quelle honte ! Heureusement la gauche a vaillamment tenu le drapeau. Ces misérables ont accumulé crimes sur crimes, férocité sur trahison, lâcheté sur atrocité. Si je ne suis pas fusillé, ce n’est pas leur faute, ni la mienne.

Je vais travailler ici. Il y a des obstacles à la publication. Ma femme vous les contera. J’écrirai toujours en attendant.

Si nous pouvions coloniser un petit coin d’une terre libre ! L’exil ne serait plus l’exil. Je fais ce rêve.

Mettez-moi aux pieds de madame Paul Meurice. Je suis à vous profondément.

Victor Hugo.

19 xbre, Bruxelles.

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