À Victor Pavie.

Cher ami, cher poëte, merci. Votre lettre m’arrive et me touche au cœur. Je suis banni, proscrit, exilé, expulsé, chassé, que sais-je ? Tout cela est bon, pour moi d’abord, qui sens mieux en moi la grande joie de la conscience contente, pour mon pays ensuite, qui regarde et qui juge. Les choses vont comme il faut qu’elles aillent ; j’ai une foi profonde, vous savez. Je souffre d’être loin de ma femme si noble et si bonne, loin de ma fille, loin de mon fils Victor (Charles m’est revenu), loin de ma maison, loin de ma ville, loin de ma patrie ; mais je me sens près du juste et du vrai. Je bénis le ciel ; tout ce que Dieu fait est bien fait.

Je vous serre la main, cher vieil ami.

Victor .

29 janvier 1852.

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