À Hetzel.

Marine-Terrace, 23 janvier [1853.]

Que devenez-vous ? Voilà des siècles que je n’ai de vos nouvelles. Je commence à me plaindre aux échos.

Je me sens devenir un peu Schœlcher. Vous n’avez pas répondu à mes questions. Relisez, je vous prie, ma dernière lettre que vous avez reçue il y a, aujourd’hui 23 janvier, une dizaine de jours.

Avez-vous compté avec M. Tarride le 15 ? Croyez-vous qu’il paiera assez rondement les 2 500 fr. qu’il doit au 31 janvier, et qu’on peut se dispenser de faire présenter à échéance l’effet par M. de Pouhon ? (Dans ce dernier cas, ne serait-il pas nécessaire, pour que M. de Pouhon pût le présenter efficacement, que j’endossasse l’effet ? Alors, il faudrait me l’envoyer. Se presser, aller et retour. Aurait-on le temps avant le 31 ?)

Mais j’espère que Tarride paiera tout rondement, comme il le doit.

Avez-vous prévenu MM. Marescq que je ferai présenter chez eux une quittance de 618 francs fin janvier ? Pourrai-je, dans les premiers jours de février, leur en faire présenter une de 300 francs ? Réponse.

D’après l’avis unanime, je m’arrête à ce titre :

châtiments,
par, etc.

Ce titre est menaçant et simple, c’est-à-dire beau.

Je fais force de voiles pour finir vite. Il faut se presser, car le Bonaparte me fait l’effet de se faisander. Il n’en a pas pour longtemps. L’empire l’a avancé, le mariage Montijo l’achève. Si le pape le sacrait, tout irait bien. Donc il faut nous hâter. Je voudrais pouvoir vous envoyer le manuscrit en bloc. Indiquez-moi le moyen. — Envoyez-moi le spécimen du livre.

Tout ceci veut dire que je vous aime de tout mon cœur. Dites à vos amis que le jour où j’aurai fini les Châtiments, j’enverrai pour eux toute une volée de lettres et de billets doux en Belgique.

V.

Quand M. de Pouhon touchera pour moi les 2,500 fr., dites-lui de ne pas me les envoyer. Je lui en indiquerai l’emploi.

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