À Paul Meurice.

Dimanche 22 janvier [1854].

Nos deux dernières lettres se sont croisées, cher doux poëte, il serait possible que vous reçussiez ces jours-ci un bon de cent francs à payer pour M. Luthereau. Je vous serai obligé d’y faire honneur. Puisque vous n’y voyez pas d’inconvénient, vous recevrez chez vous un de ces matins les Œuvres oratoires. Vous m’avez écrit sur le livre une bien charmante et bien bonne page. Je sais, du reste, qu’il filtre, et je reçois de toutes parts d’excellentes nouvelles. En attendant, je me suis mis en tête de gouverner ici, moi proscrit, par l’idée de progrès ; on veut pendre un homme à Guernesey. Je m’y oppose. Qu’en dites-vous ? et si je réussissais, est-ce que ce ne serait pas un grand pas fait à tous les points de vue. Or, cher ami, j’espère réussir. L’île s’est émue, une pétition a été signée, et à cette heure, un sursis est accordé. C’est un grand pas. J’envoie toutes les pièces à Girardin. Si vous avez occasion de le voir, engagez-le à les publier. Nul péril. Ce n’est pas politique. Les journaux anglais nous aident. Un peu d’aide des journaux français (Presse et Siècle) nous ferait grand bien. Si vous voyez Jourdan, parlez-lui en. Le packet va partir. Je n’ai plus que le temps de vous dire que nous vous aimons tous, ce que vous savez bien, mais c’est égal.

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