À Paul Meurice.

17 janvier [1854].

Pardonnez-moi, mon doux poëte, de vous écrire sur l’enveloppe. Ce paquet est si gros et si indiscret que je fais tout, même une sottise, pour l’amincir.

Est-ce que vous seriez assez bon pour faire remettre ces lettres à leur adresse ? La lettre Marescq peut être jetée à la poste sans inconvénient.

J’ai reçu, grâce à vous, le charmant petit livre de M. E. de Mirecourt. Je lui dis, mais redites-lui, comme j’en ai été touché. Il y a là telle ligne de quelques mots toute grosse de cordialité et d’affection. Dites-lui que je sens cela, et bien profondément.

Je vous envoie mon speech du 29 novembre, édition tirée à 100 000. Mais la douane veille. Cela entrera-t-il ? J’envoie à M. de Mirecourt un autre speech pour sauver un condamné à mort qu’on veut pendre à Guernesey. Je vous le ferai parvenir prochainement dans l’édition complète de tous mes discours de l’exil. C’est le titre.

J’attends toujours les adresses que je vous ai demandées. Puis, vous serez tout de suite servi. Marine-Terrace fait mille tendresses à l’avenue Frochot. À quand le Roi nocturne ? Ceci est comme une prophétie. Tous les rois seront bientôt nocturnes.

Tuus.

V.

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