Au révérend Pearce.

Marine-Terrace, 19 février 1854.

... Je vais faire rectifier l’édition spéciale des deux lettres et de mes autres paroles de l’exil qui se fait en ce moment... Je suis heureux, monsieur, et fier d’avoir été pour quelque chose dans votre généreuse et chrétienne pensée de combattre la peine de mort…

Faites cet écrit et ayez courage. Ceux qui sont avec l’humanité, Dieu est avec eux. Je ne comprends pas les objections bibliques contre ce grand progrès en présence du texte descendu du Sinaï : tu ne tueras point. Pas d’exception à ceci dit, et de si haut ; tout est dit ; dans ce texte il y a la fin de la guerre comme la fin de l’échafaud. Dieu s’étant réservé la naissance, se réserve aussi la mort. Tout gibet blasphème. Voilà, monsieur, du moins pour moi, et avec une irrésistible évidence, le point de vue religieux, qui, dans cette grande question humanitaire et divine, s’identifie avec le point de vue démocratique.

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