À Auguste Vacquerie.

Dimanche 22 juillet.

Cher Auguste, les oreilles ont dû vous faire un énorme vacarme jeudi vers neuf heures du soir. On avait imaginé de me fêter ; mais pas de fête sans vous ; il fallait au moins votre souvenir ; je me suis levé et je vous ai porté un toast en, quelques mots commentés par des applaudissements frénétiques. À peu près tout le monde était là, y compris cet excellent M. Rose qui a tiré de ses mains (et je dirais presque de sa poche, tant l’improvisation fut inattendue et complète) un, ma foi, très beau feu d’artifice. Charles en outre voulait tirer le canon (M. Rose avait apporté dans le jardin l’ex-canon d’alarme du Superbe) je m’y suis opposé ; les vingt-cinq coups de canon de Charles éclatant au milieu de la soirée eussent fait recroire St Hélier à la prise de Sébastopol, et nos pétards eussent eu pour contre-coup l’illumination de toute la ville. Jugez du réveil le lendemain. — Je vous écris toutes ces joies sachant que votre bonne et vénérable mère va très bien, très bien et très bien. Offrez-lui, je vous prie, mes respects ainsi qu’à Mme Lefèvre. Mouche est triste, mais va bien et griffe Lux. Carton dort roulé sur une chaise auprès de moi. Voilà les nouvelles de la sous-colonie.

Vos lettres nous enchantent, et nous vous attendons au plus tard fin juillet. Ce sera la vraie fête, ce jour-là. Ma fille m’a fait de vraiment charmante musique. — Nous avons bu aussi au succès du Paris de notre cher Paul Meurice qui devait avoir lieu presque au même moment. Dites-le-lui, je vous prie. Vous trouverez sous ce pli quatre lettres. Je vous serai obligé d’en faire mettre trois à la poste. La quatrième, adressée à M. Pelvey, je voudrais que vous eussiez la bonté de la lui faire porter. J’ignore son adresse. Paul Meurice vous la dira, ou vous l’aurez chez Marescq, rue du Pont de Lodi, 6. Je voudrais que M. Pelvey vous remît les quatre exemplaires de mes ouvrages indiqués dans ma lettre, et que vous aurez la bonté de nous rapporter en revenant. Savez-vous si l’exemplaire envoyé par moi à Mme d’Aunet lui a été complété au fur et à mesure des livraisons. — Je n’ai plus que la place de vous envoyer une poignée de poignées de mains, toutes celles de Marine-Terrace. À bientôt, n’est-ce pas ? à tout de suite.

Share on Twitter Share on Facebook