À Victor Schœlcher.

Hauteville-House, 30 9bre 1855.

J’emménage, je déménage, je fais à peu près bâtir une maison sur le sable mouvant de l’exil ; je passe ma vie dans une cohue ouvrière qui m’aveugle de poussière et m’assourdit de coups de marteau ; voilà, généreux et cher ami, l’histoire de mon silence. Et puis, je vous aime toujours. Vous le savez bien, et mes pensées pour vous sont longues si mes lettres sont courtes.

Nous n’avons pas mieux que vous pu déchiffrer le petit hiéroglyphe du poëte de la Réunion. C’est égal, c’est un combattant qu’il faut encourager. Voici un mot pour lui ; vous pourriez peut-être le lui faire parvenir par votre correspondant.

Vous savez, je crois, l’adresse de notre excellent ami commun Étienne Arago. Vous seriez bien bon de lui envoyer, dans votre plus prochaine lettre, ce mot pour lui. Pardon et merci.

Nous parlons bien souvent de vous, de Hendel qui va vous faire faire un excellent livre, de votre santé qui fait partie de la nôtre, et à laquelle nous buvons souvent. Vale — et ama nos.

V. H.

Les articles de Sue, très vigoureux, portent au but. J’applaudis.

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