À Paul Meurice.

5 avril [1857].

C’est par Dumas que je vous envoie ce mot. Il est venu nous voir deux jours. Des visites comme la sienne et comme la vôtre nous font l’effet d’une fenêtre qui s’ouvre brusquement sur la France, et par où il nous vient de l’air et du soleil. Nous l’avons logé de notre mieux dans la masure encore tout en démolition ; mais il reviendra dans six semaines et la chose sera un peu plus bâtie. Vous vous rencontrerez peut-être avec lui. Quelle joie !

Voici quatre lettres (Mme Flandin à Lyon, Alphonse Karr, L. Gozlan, M. Jean Durand) que je vous serai obligé de faire parvenir. Mme Flandin par la poste, vu Lyon. — Quant à la cinquième, dont l’adresse est en blanc, voici l’histoire : il y a eu dans La Voix des écoles du samedi 28 mars une ode sur Lamartine et moi (intitulée Les deux poëtes) fort belle vraiment. J’ai écrit à l’auteur, mais le journal m’a été pris, et je ne sais plus le nom du poëte. C’est un nom qui m’a paru italien. Seriez-vous assez bon pour vous procurer le numéro, voir le nom, et l’écrire sur la lettre dont l’adresse est en blanc. — Que de peines je vous donne, mais aussi que de plaisir vous me ferez, je vous attends dans deux mois !

Mettez-moi aux pieds de votre charmante femme. Je vous embrasse et je vous aime de toutes mes forces.

V.

Aurez-vous la bonté de cacheter les lettres en noir. A. Karr n’est-il pas à Gênes ? Pensez-vous lui faire arriver la lettre ?

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