À Paul Meurice.

Dimanche 17 mai [1857].

Oui, vous voir, ce sera une douce fête et une grande joie. Tout ce que je fais, prose et poésie, est à votre disposition comme tout ce que je suis, lutte et rêverie. Je suis un cœur qui pense à vous souvent et qui vous aime toujours. Ma maison continue de se bâtir à raison d’un clou par jour. On dit sage lenteur, mais quand on parle de l’ouvrier guernesiais, il faut dire lenteur folle. — J’ai remis à Toto 40 fr. à valoir sur les 600 (je crois) que M. Lévy lui donne pour son nouveau livre. Ce sera donc 560 fr. dont vous tiendrez compte au jeune Victor. Et quant aux 40 fr. vous les retiendrez pour entrer dans l’amortissement de ma dette envers vous. Faites-y entrer aussi, je vous prie, les 60 fr. Suchet-Jourdan, que je remettrai ici à nos pauvres. Remerciez pour moi notre excellent et vaillant Jourdan. Remettez-lui en même temps cette note qui vient de Cahaigne. Cahaigne meurt de faim, et voudrait publier ses mémoires dans Le Siècle. Ce serait un morceau de pain ajouté à celui que nous lui donnons. Il les décolorera beaucoup, dit-il, afin que la publication soit possible. Parlez-en à Jourdan et transmettez-moi sa réponse. Cahaigne est un des plus méritants dans les proscrits.

À vous. Ex imo.

Mme A. Masson vous a-t-elle envoyé quelques lignes de moi adressées aux grecs sur la demande du chef des républicains d’Athènes, Rigopoulos ?

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