À M me Victor Hugo. Chez M. Robelin, 7 rue Saint-Guillaume, Paris.

2 mars [1858].

Je reçois ta bonne petite lettre et j’y réponds par le repassage du packet. Voici un mot pour notre cher Paul Meurice. Il te remettra 350 francs. Cela, et les feuilles d’or, (et le papier de Chine, si papier de Chine il y a) me constituera une dette vis-à-vis de lui. Mais il se remboursera sur les rentrées de l’Institut, puisque je suis encore de l’Institut, à ce qu’il paraît. Chère amie, je suis heureux de penser que vous aurez passé là-bas deux bons mois de distraction et de plaisir. Pendant ce temps-là, nous avons tous travaillé ici, même les ouvriers, et mes petites Épopées et la grande Épopée de Mauger ont fait quelques pas. À ton retour, tu trouveras deux ou trois changements à peu près consommés. Je fais achever en ce moment la nouvelle cuisine qui sera magnifique. Il y faudrait une nouvelle cuisinière. Je vais m’occuper de chercher cela, et la femme de chambre aussi. J’ai grand soin de Chougna et de Mouche. Dis-le à Auguste en lui transmettant mon serrement de main. Miss Adèle est donc bien heureuse qu’elle n’écrit à personne ! cela ne m’empêche pas de l’embrasser sur les deux joues, et toi aussi, bien tendrement. Ce sera une grande joie pour les trois solitaires de vous revoir.

V.

Mes plus tendres amitiés là-bas à tous mes amis. Dis spécialement de ma part les choses les plus venues du cœur à Mad. Bouclier ; je serais triste qu’elle me crût la moindre froideur. Loin de là.

Prie Auguste de mettre mes respects aux pieds de mesdames Vacquerie et Lefèvre.

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