À Paul Meurice.

Mercredi soir [Mars 1859].

Je reçois votre lettre. Par où commencer ? Par la joie. Quel bonheur ! encore un triomphe pour vous ! encore une consolation pour nous ! Tout Guernesey palpite de l’immense bravo de Paris. Cher poëte, après la comédie le drame ; vous mettez votre couronne sur les deux grands masques du théâtre. Si, comme je n’en doute pas, tous ceux qui ont ri à Fanfan la Tulipe vont pleurer au Maître d’école, vous voilà sur l’affiche pour six mois. Continuez. Ne vous lassez pas de vaincre. Vous triomphez doublement, au profit de la révolution littéraire et du progrès social. Que Frédérick a dû être beau ! Félicitez-le de ma part. Je le remercie comme pour Ruy Blas.

Puisque je remercie, je reviens à vous. Que vous êtes bon et charmant ! Encore 100 francs pour notre pauvre caisse. Je vous envoie la reconnaissance de tous. Vous êtes aussi populaire à Guernesey que devant la rampe, cette rampe splendide où vous allumez des étoiles. Nos amis vous remercient avec le cœur. 200 francs en trois mois ! c’est plus que le reste de la France ne nous donne en trois ans.

Ceci n’est qu’un bravo et un merci. Je répondrai à votre lettre bientôt.

V.

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