À Auguste Vacquerie.

Dimanche 8 [décembre 1861].

Cher Auguste, je suis perplexe, je vous sais occupé de votre prochaine grande œuvre, et je n’ose vous demander un atome de votre temps pour les Misérables. Faites pour le mieux, si vous pouvez m’aider, ce sera admirable pour moi ; si vous ne le pouvez pas, je battrai des mains à un meilleur emploi de votre temps. Meurice est dans la même situation que vous. Je me mets tout de même sous vos quatre ailes.

M. Lacroix vous verra, causez avec lui, vous qui êtes de si excellent conseil. Je pense que la première partie, Fantine, pourra paraître fin janvier. Je suis ici dans les ouvriers, ce qui complique encore mon labeur ; je fais bâtir sur mon toit un cristal palace de six pieds carrés. J’y aurai une petite cheminée et une petite table, avec le ciel et l’océan pour assaisonnement.

Les contrefaçons des Misérables s’annoncent et menacent avec pas mal d’effronterie. Mes éditeurs vont redoubler de précautions, et je les en approuve. Conseillez-les, conseillez-les.

J’ai indiqué à M. Lacroix, Claye et Noël Parfait. Complétez et rectifiez mes indications.

Vous travaillez, vous faites un drame, et je vous en remercie. Que du moins nos esprits se saluent, se mêlent et se pénètrent à travers la distance et par-dessus la mer.

Vous savez comme je suis vôtre.

V.

Lettre autographiée. — Archives de la famille de Victor Hugo. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Inédite. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. « On annonce, pour les premiers jours de la semaine prochaine, au Cirque de M. Hostein, la première représentation d’un drame d’Alexandre Dumas, qui devait s’appeler les Jumeaux de la Reine Anne, mais qui sera décidément intitulé le Prisonnier de la Bastille. Laferrière y joue le rôle double de Louis XIV et de l’Homme au Masque de fer. Croyez-vous que, pour l’édifiation du vulgaire, il soit utile de faire rappeler par nos amis du feuilleton, que vous avez achevé depuis des années un drame intitulé les Jumeaux, lequel repose sur la même légende historique ? « Lettre de Paul Meurice, mars 1861. Le Vicomte de Bragelonne. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.

Inédite. — Sur l’avis du Docteur Corbin qui conseillait le changement d’air, Victor Hugo avait décidé de voyager ; son fils Charles l’accompagnait. Au verso de cette lettre, Charles envoyait à son frère le lendemain de bonnes nouvelles de la santé de leur père :

[Mercredi 27 mars 1860.]

« Mon bon Victor, l’effet du voyage se fait déjà sentir sur mon père. Il est dix fois mieux aujourd’hui que nous ne l’avons vu depuis six semaines. Il a parfaitement dîné hier, parfaitement dormi et il vient de déjeuner énormément. Nous partons pour Londres à 1 heure, c’est-à-dire dans deux heures que nous allons consacrer à visiter Weymouth.
J’ai encore les larmes aux yeux de t’avoir quitté. Pourquoi n’es-tu pas avec nous ?
Embrasse Adèle, Julie, serre la main à Kesler dont l’émotion hier nous a touchés, vraiment touchés !
… Ah ! quand ferons-nous le grand voyage !
Je t’aime et je t’embrasse.

Charles.

Mon père me charge de te dire qu’il n’a eu aujourd’hui ni fièvre, ni chaleur, sans compter qu’il a très bien dormi. »

Bibliothèque Nationale. Inédite. Les Funérailles de l’Honneur, représentées le 30 mars 1861. Collection de Pierre Lefèvre-Vacquerie. Seconde édition des Fleurs du Mal ; trois poésies étaient dédiées à Victor Hugo. Communiquée par M. Jacques Crépet. Inédite. Bibliothèque Nationale. Clément-Janin. Victor Hugo en exil. Inédite. Comédie en un acte jouée au théâtre du Parc, à Bruxelles, le 27 mai 1861. Collection Louis Barthou. Inédite. Le voyage aux Ardennes n’eut lieu qu’en 1862. Bibliothèque Nationale. Brouillon. — Archives de la famille de Victor Hugo. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Actes et Paroles. Pendant l’exil. Bibliothèque Nationale. Bibliothèque Nationale. Revue Hebdomadaire, juin 1935. Inédite. Bibliothèque Nationale. Correspondance relative aux Misérables. Publiée en partie dans Les Misérables, Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Correspondance relative aux Misérables. Bibliothèque Nationale. Inédite. Hetzel. Bibliothèque Nationale. Inédite. Dans sa lettre du 14 septembre, Lacroix demandait la longueur approximative du roman et craignait les 8 ou 9 volumes prévus. Correspondance relative aux Misérables. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Publiée en partie dans Les Misérables. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.Correspondance relative aux Misérables. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Lacroix aurait désiré publier Les Misérables d’abord en feuilleton et des offres lui avaient déjà été faites ; mais Victor Hugo était très réticent, trouvait fâcheuse la publication dans les journaux et craignait, du gouvernement, une interdiction qui eût compromis la publication en librairie. Correspondance relative aux Misérables. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale.

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