À Hetzel.

18 novembre [1862].

Le travail d’une part, d’autre part les choses générales et les affaires de tout le monde, cela m’occupe à tel point que je n’ai pas une minute pour mes propres affaires. Je me dépêche pourtant de répondre bien vite à votre lettre toute charmante. Oui, oui, oui, venez me voir, venez en hiver, venez en été, venez en toute saison ; il y aura toujours du soleil à Guernesey pour vous recevoir, et s’il n’y en a pas, vous en ferez. Venez, venez, je jette ce cri à l’ami, non à l’éditeur, car cet hiver je ne serai évidemment en mesure de rien conclure, n’ayant rien de fait, du moins de ce que je veux publier après les Misérables. Vous serez l’archi-bienvenu ; c’est là tout ce que je peux vous dire. Je n’ai pas reçu votre précédente lettre sur l’affaire Hachette-Vapereau.


Je le regrette fort. Écrivez-moi, je vous prie, ce qu’elle contenait. Vous avez vu sans doute ces MM. Hachette. Quelle mine ont-ils fait en lisant ma lettre ? Se sont-ils rendu compte de ce que leur procédé a d’inqualifiable ? Ces MM. en faisant faire la petite diatribe Vapereau, ont oublié beaucoup de choses, entre autres leurs offres répétées pour Les Misérables, lesquelles leur imposaient au moins le silence. Parlez-moi un peu d’eux, que je sache où j’en suis de ce côté-là. Et puis, renvoyez-moi la lettre Vapereau. Je vous en avais prié et je vous le rappelle. Ces lettres-là sont nécessaires à garder.

23 novembre.

Je répondrai un peu plus tard, quand je serai moins absorbé, au côté affaires de votre lettre. Ce que je puis dès à présent vous dire, c’est que tout y est excellent et charmant. Ce qui vient de m’occuper, beaucoup, c’est cette lettre sur la peine de mort qui m’a été demandée en Suisse, et que vous avez vue peut-être dans L’Indépendance belge. Elle n’a pu paraître entière que dans Le Courrier de l’Europe de Londres.

À vous. Con todo mi alma.

V.

Vous seriez bien aimable de m’envoyer, sur les exemplaires qui me reviennent, une dizaine des Enfants illustrés. Cela m’aidera pour mes petites étrennes locales. Vous pourriez me faire cet envoi par Merrhuys, à l’adresse de Barbet, gigh street, à Guernesey.

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