À Louis Ulbach.

Hauteville-House, 2 Xbre [1862].

Cher poëte, il se trouve que je suis en même temps que vous dans un numéro du Temps (24 novembre) ; on m’envoie de Paris le numéro à cause de moi, et j’en remercie à cause de vous. Quelle noble et charmante page vous venez d’écrire sur vous-même ! Nulle fausse modestie, mais la dignité vraie. La fin de votre article sur Le Doyen de Saint-Patrick émeut à force de grâce. On ne peut rien écrire de plus sincère et de plus élevé. Laissez-moi aussi, après avoir serré la main du critique, féliciter le poëte. Ma foi, je vous le dis, un succès de vous est un bonheur pour moi. Je ne connais pas votre drame, mais votre analyse m’attire, et je suis presque tenté de vous demander une stalle. Heureusement que je regarde la date de ma lettre. Ceci me contient. Sans quoi j’enjamberais la mer, et je commencerais ma rentrée en France par l’Odéon. Oui, réussissez, vous le devez, car un triomphe de vous nous console.

Tuus.

Victor H.

Ce charmant poëte, votre collaborateur, M. L. de Wailly, est un de mes anciens amis. Parlez-lui un peu de moi.

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