À Paul Chenay.

Hauteville-House, 13 novembre 1862.

Cher monsieur Chenay,

Je reçois votre envoi du 11. Cet envoi fait il y a douze jours, eût épargné bien des retards. Tout est bien. Les retouches sont réussies. Le titre d’après mon dessin, portant mon nom, est excellent (ses deux teintes sont bonnes ; si j’avais à choisir, je préférerais la jaune). Quant au portrait, un mot : le m [masque ?] est supérieurement gravé et vous fait honneur ; le corps est bossu, bossu par derrière et par devant. Nous avons la photographie modèle sous les yeux ; vous avez fait un corps là où il y avait de l’ombre et vous lui avez donné deux bosses. Revoyez et comparez vous-même. Il y aurait deux partis à prendre : ou rectifier le corps d’après l’indication que je vous crayonne en hâte en indiquant la chaise qui supporte la main ; ou vous borner, ce qui vaudrait mieux peut-être, à un médaillon dont je vous envoie la dimension. Choisissez, et envoyez-moi épreuve avant de tirer. Vous ne me parlez pas du prospectus ; ne lancez rien que je ne l’aie vu. Je suis charmé que Th. Gautier fasse les quelques pages de texte ; a-t-il consenti à y encadrer les bois ? Si non, il faut y renoncer. Si oui, il faudrait lui remettre bien vite les neuf bois qui pourront paraître, nos 1, 4, 6, 9, 13, 19, 20, 23 et 24 de l’épreuve Claye ; à l’extrême rigueur on pourrait encore y joindre le n° 22. Cela ferait dix bois pour le texte et un, Chelles, pour le titre. En tout, onze. Les quatorze autres sont impossibles et les clichés doivent être détruits, ne l’oubliez pas, mon cher beau-frère. Renvoyez l’épreuve des onze bois que je conserve et que j’autorise, afin d’être bien sûr qu’il n’y a point de méprise aux bois prêts ; et en réservant le portrait pour m’en renvoyer épreuve, vous pouvez tirer vos aciers fac-similé.

Envoyez-moi vite le portrait. Écrivez-moi si Th. Gautier accepte d’encadrer les dix gravures sur bois dans son texte et si elles lui plaisent. J’écrirai demain à MM. Castel et Claye. Nous voilà enfin revenus au vrai et je suis heureux de vous serrer la main.

V. H.

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