À Paul Meurice.

24 juillet.

C’est jeudi, je vous réponds bien vite, vous aurez ma lettre samedi. Hourrah ! voici mon itinéraire. Nous partirons lundi 28 (avec M. Lacroix), nous passerons à Londres la journée de mardi. Mercredi 29 nous serons à Bruxelles (par Ostende), jeudi 30 à Liège (puisque Liège vous plaît). Tâchez donc d’y arriver, vous et Charles, le 31 juillet, ce sera deux jours de gagnés. Penserez-vous à m’apporter 500 francs en or sur les 1953 que vous avez à moi.

Je ne saurais vous dire ma joie. Je vous tiens, je vous tiens tous les deux. Il vous est très facile d’être à Liège le 31 juillet, ne me faites pas languir deux jours. Je suis ravi, il me semble que je vais prendre d’assaut l’aurore. Que de belles choses nous verrons et que de douces choses nous dirons !

Remerciez Mme Paul Meurice pour sa lettre si bonne et si charmante et si utile, et précipitez-moi à ses pieds.

N’oubliez pas les 500 francs, le nerf ! — À vous !

Pour modérer la pluie de lettres pendant mon absence, voudrez-vous faire publier dans Le Siècle ou La Presse quelque chose comme ceci : « Sur l’avis des médecins qui lui ont conseillé le changement d’air après le grand travail des Misérables M. Victor Hugo a quitté Guernesey pour un voyage de quelques semaines. »

(Je n’en voyagerai pas moins fort incognito.)

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