À Auguste Vacquerie.

Dim., 25 xbre [1863].

Nous avons eu ici l’autre jour notre petit christmas d’enfants pauvres. Ils étaient quarante-un. Je vous ai bien regretté. Cette joie des misérables vous eût fait plaisir.

Je travaille beaucoup. C’est à quoi l’exil est bon. Les jours sont courts, je me lève à l’aube. J’ai un cristal-room d’où je vois la mer. Ce tumulte se mêle à mon travail. C’est grand et beau. Tout cela pourtant ne vaut pas une stalle aux Français un jour de Jean Baudry.

Tuus.

Inédite. Bibliothèque Nationale. Lacroix demandait à traiter pour des volumes inédits et pour les volumes de l’exil : Napoléon-le-Petit, Châtiments, Discours. Quatrevingt-treize. Historique. Édition de l’Imprimerie nationale. Inédite. Collection du baron de Villiers. Avocat, auteur dramatique et critique théâtral au Siècle, où il fit aussi de la critique littéraire. Les Misérables, tome IV. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Inédite. Feuilleton de La Presse, 19 janvier 1863, sur le drame tiré par Charles Hugo et Paul Meurice du roman de Victor Hugo et représenté à Bruxelles. Collection Paul de Saint-Victor. Inédite. Nous n’avons pas cette lettre. Bibliothèque Nationale. Inédite.

Cuvillier-Fleury avait envoyé à Auguste Vacquerie une copie de la lettre de Victor Hugo (9 mai 1862) [voir page 388] et demandait l’autorisation de publier cette lettre. Vacquerie écrit aussitôt à Guernesey :

28 janvier 1863.

« Mon cher maître, Cuvillier-Fleury m’envoie cette copie, et me demande si vous l’autorisez à publier votre lettre dans un volume où il recueille de vieux articles. Je pense que vous n’y verrez aucun inconvénient, mais que vous mettrez pour condition qu’il publiera toute la lettre sans passer un seul mot. Il m’écrit que votre lettre lui « a donné à penser qu’il y avait, en effet, quelque inconvénient à continuer une polémique de ce genre, et qu’elle expliquera pourquoi il s’est arrêté dans ce travail attrayant et redoutable de juger l’œuvre entière. »
Décidez. Il voudrait bien avoir sa réponse tout de suite, son imprimeur le harcèle. Tâchez de répondre mardi. »

Bibliothèque Nationale. Inédite. Les Miettes de l’histoire. Bibliothèque Nationale. Inédite. Lettre du 20 octobre 1862. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Brouillon. Archives de la famille de Victor Hugo. Clément-Janin. Victor Hugo en exil. Inédite. Voir page 164 le résumé des cinq Entretiens du Cours familier de littérature. Seule l’Idylle de la rue Plumet trouva grâce devant Lamartine. Communiquée par M lle Mariotte. Édition de l’Imprimerie Nationale. — Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale. Madame de Lamartine venait de mourir. Inédite. Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. Carjat, photographe renommé. Bibliothèque Nationale. Vacquerie avait dirigé et conseillé Mme Victor Hugo pour son livre : Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. Il en avait corrigé les épreuves et surveillé le lancement. Bibliothèque Nationale. Brion, dessinateur de grand talent, a illustré Les Misérables et reproduit les principaux personnages de Quatrevingt-treize. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale. Après une suspension de deux mois, Le Phare de la Loire publia dans son premier numéro (9 août 1863) cette lettre. Actes et Paroles. Pendant l’exil. Reliquat. Édition de l’Imprimerie Nationale. Inédite. — Paul de Saint-Victor écrivit dans La Presse des 3 et 12 août 1863 deux articles sur Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie.

Voici la lettre que Madame Victor Hugo envoya à Paul de Saint-Victor après avoir lu son premier article :

Hauteville-House, 7 août [1863]

« Le journal La Presse nous apporte, monsieur, votre bienveillant article. Vous voyez mon modeste ouvrage à travers votre sympathie. Vous le rehaussez et le parez de la grâce puissante de votre talent et dans ce commentaire de maître j’ai peine à me retrouver. Si mon effort vous a trouvé facile et si vous m’avez lu avec indulgence, nous vous avons lu avec admiration. Le resplendissant article dont mon humble travail est si fier se double pour moi du bonheur de vous avoir écouté. Puisque ces belles lignes nous promettent une suite, laissez-moi, monsieur, vous remercier d’avance.
Agréez l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Adèle Victor Hugo. »

Collection Paul de Saint-Victor. Inédite. Bibliothèque Nationale. Collationnée sur le brouillon collé dans le Carnet de voyage de 1863. Émile de Girardin, dans La Presse du 15 août 1863, citait un passage de la lettre de Victor Hugo au Phare de la Loire et combattait notamment l’enseignement gratuit et obligatoire réclamé par Victor Hugo. Il préconisait l’enseignement payé et l’enrôlement volontaire. Comme l’indique ici Victor Hugo, la plume d’Émile de Girardin n’écrivait pas librement. Inédite. Bibliothèque Nationale. Archives de M me Lauth-Sand. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice. Inédite. Bibliothèque Nationale. Inédite. Il s’agit de la célébration du centenaire de Shakespeare. Au dos de cette lettre, ces mots :n’a pas été envoyé. Bibliothèque Nationale. Actes et Paroles. Pendant l’exil. Notes. Édition de l’Imprimerie Nationale.

Voici la traduction de la lettre remise chez Victor Hugo, en son absence :

Londres, le 17 août 1863.

« Monsieur,

La République des États-Unis de Colombie vient de consacrer dans sa constitution le principe éminemment chrétien de l’inviolabilité de la vie humaine, en vertu duquel la peine de mort ne doit jamais être imposée. À vous, Monsieur, qui avez été dans ce siècle le plus fervent apôtre de cette idée, à vous qui par votre puissant génie avez contribué en grande partie à ce que celle-ci pénètre dans les esprits illustres, et à ce qu’elle commence à être formulée dans les lois, à vous qui avez associe votre nom glorieux à cette belle idée nouvelle, à vous, Monsieur, les peuples rachetés doivent un témoignage de gratitude pour une aussi grande conquête.
Permettez-moi donc, me considérant comme l’interprète des sentiments du peuple colombien, dont j’ai l’honneur de représenter les intérêts en Angleterre, de vous offrir un exemplaire de cette constitution, comme un hommage que ce peuple rend à la puissance de votre esprit, à l’élévation de votre caractère, et à la sainteté de vos idées.
Je suis, Monsieur, avec le plus profond respect, votre très dévoué et très obéissant serviteur.

Antonio Maria Padilla,

Envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire

des États-Unis de Colombie en Angleterre. »

( L’original se trouve relié dans le Reliquat de Pendant l’exil. Bibliothèque Nationale.)

Victor Hugo raconté, tome II. Frère d’Émile Deschamps. Ces quelques mots cachent une grande douleur : le 16 juin 1863, Adèle avait quitté Guernesey. Ayant appris qu’un jeune officier anglais, M. Pinson, venait de s’embarquer avec son régiment pour Halifax, elle résolut de le suivre, et en octobre elle annonçait son mariage à ses parents. Fausse nouvelle. L’officier, pressé d’expliquer sa conduite, affirma n’avoir jamais parlé mariage à la jeune fille qui l’avait suivi à son insu ; sa lettre, fort courtoise, ne laissait aucun doute sur le triste état mental d’Adèle, état qui ne fit que s’aggraver. Elle ne recouvra jamais la raison. {{sc|H. Girard. Émile Deschamps. Poésies franc-comtoises. 1862. Gazette des Beaux-Arts, décembre 1921. Inédite. Jean Baudry, représenté au Théâtre-Français le 19 octobre 1863. Dupanloup, évêque d’Orléans, combattit ardemment pour obtenir la liberté de l’enseignement. Il nous a été impossible de retrouver l’appréciation de Dupanloup sur Les Misérables. Bibliothèque Nationale. Comédie représentée au théâtre de l’Odéon le 16 octobre 1863. Collection Louis Barthou. William Shakespeare. Le directeur du Comité pour le Centenaire de Shakespeare ayant écrit personnellement à Victor Hugo et l’ayant invité ainsi que François-Victor, Victor Hugo et son fils avaient adhéré au Comité. Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. — Lettre publiée par Louis Barthou dans la Revue de Paris du 1er août 1920 et partiellement dans William Shakespeare. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale. Collection Louis Barthou. Garibaldi avait écrit, en août, à Victor Hugo pour le prier de l’aider à recueillir les fonds nécessaires à l’acquisition du million de fusils dont il avait besoin. Actes et Paroles. Pendant l’exil. Inédite. Chez Victor Hugo, par un passant. (Texte de Lecanu, gravures de M. Lalanne.) Enregistré dans la Bibliographie de la France du 28 novembre 1863. Maxime Lalanne, dessinateur, graveur et aquafortiste, a écrit un Traité de la gravure à l’eau-forte. La Maison de Victor Hugo à Guernesey est une suite rare de dessins pris à l’intérieur ; les œuvres de Maxime Lalanne montrent plutôt des vues de villes, des coins de parcs, de monuments. Éditeurs de Chez Victor Hugo. Bibliothèque Nationale. Lettre reliée dans le volume : Chez Victor Hugo, par Maxime Lalanne. Collection Louis Barthou.

Réponse de Garibaldi à la lettre du 18 novembre :

Caprera, 25 novembre 1863.

« Cher Victor Hugo,

J’étais sûr de votre offre, vous devez l’être de ma reconnaissance.
Ce que vous me dites est juste, et je voudrais avoir un million d’âmes, qui rendrait inutile le million de fusils. Je voudrais avoir la foi universelle, qui rendrait inutile la guerre. J’attends aussi avec confiance comme vous la secousse des peuples, mais arriver à la vérité sans douleur et parcourir la voie triomphale de la Justice sans l’arroser de sang humain, c’est là l’Idéal qui nous fatigue tous en vain.
À vous — qui apportez la lumière — le soin d’éclairer un chemin moins farouche et à nous celui de vous suivre.
Pour le moment adieu.

Votre ami pour la vie,

G. Garibaldi.

Gustave Simon. Revue mondiale, 1er décembre 1922.

Brouillon relié dans le Reliquat de Pendant l’exil. Bibliothèque Nationale. Inédite. Bibliothèque Nationale.

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