À François-Victor. À Madame Victor Hugo.

H.-H 17 avril [1865].

Charge-toi, mon Victor, de transmettre ce mot à M. Frédérix. As-tu remercié pour moi Bancel ? J’ai écrit il y a six semaines à Mme Busquet (Alfred) sous le couvert de M. Pagnerre. Lettre de félicitations. Pas de réponse. Demande à M. Pagnerre s’il a fait parvenir ma lettre. M. Marquand est marié, et aux anges depuis cinq jours. — Chère amie, Julie a dû t’écrire ce qu’on nous dit à la Banque. Ad. avait écrit elle-même, on lui avait répondu, et elle avait l’argent. À propos d’Ad. un mot très important. Tu m’as demandé pour elle 1° 150 fr. par mois, ce qui fait par an 1 800 fr. — 2° 300 fr. pour saison deux fois par an, ce qui fait par an 600 fr. ;

total……… 2 400.

Or Ad. écrit que tu lui as dit 300 fr. par mois. Hâte-toi de rectifier cette erreur. Car malheureusement, cet argent qu’elle rêverait, tu sais l’usage qu’elle pourrait en faire. Je tiendrai ce que je t’ai promis, rien de plus. — C’est déjà dangereux. Elle met l’argent en réserve pour se perdre, la pauvre enfant. — Billet de faire part de Mme Ménessier, annonçant le mariage de son fils Emmanuel. Charge-toi de lui écrire pour nous deux. Je suis accablé de travail et de lettres.

— Voici qui me vient de Paris (d’un ami de M. Chenay). M. Chenay se serait vanté d’une carotte de 500 fr. qu’il te tirerait. Tu les emprunterais pour les lui donner. J’ai répondu : M. Chenay est capable de le dire, ma femme n’est pas capable de le faire. — Chère bien-aimée, écris-moi si les notes des marchands d’ici que je t’ai envoyées sont dues, et s’il faut que je les paye. — Kesler est allé passer ses vacances de Pâques à Jersey. Sénat est de plus en plus gentil. Julie, Virginie ou moi, nous le promenons tous les jours. Il ne suit encore qu’en fantaisiste. Je presse Julie pour la copie. La semaine de Pâques l’a un peu retardée. À propos, mon Charles, on fait gras ici le vendredi. Je ne suis ni pour ni contre. Julie et Marie, ces deux dévotes, arrangent cela comme elles veulent. Je vous serre tous les trois dans mes bras.

Je ne perds pas une minute. Ce matin, à 5 h. 1/2, j’étais au travail.

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